Centre des apprentis du Bâtiment - Clermont-Ferrand : Grève contre des licenciements16/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2224.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Centre des apprentis du Bâtiment - Clermont-Ferrand : Grève contre des licenciements

Lundi 7 mars, le personnel du Centre des apprentis du bâtiment de Clermont-Ferrand a appris que, pendant la semaine de congés, trois salariés avaient reçu une lettre de licenciement pour motif économique. Choqué, il a immédiatement cessé le travail.

Le premier travailleur visé est un ouvrier d'entretien à deux ans de la retraite. Le second est formateur en mathématiques, à qui on a imposé des CDD, puis un CDI à temps partiel, et le salaire amputé qui va avec, et cela dure depuis quatre ans. Enfin le troisième est un cadre, adjoint à la direction depuis vingt ans, qui est représentant syndical FO et conseiller prud'homal.

Depuis quelques mois, la direction du CFA prétend que le déficit budgétaire de l'établissement est colossal. La seule solution, selon elle, est de tailler dans la masse salariale. La crise économique et la baisse du nombre d'apprentis seraient, soi-disant, à l'origine de ce déficit énorme. Pourtant, il correspond à seulement 5 % du budget annuel. Les effectifs d'apprentis sont passés de 950 jeunes en 2008 à 750 actuellement, comme en 2005. Mais le personnel pour les encadrer est moins nombreux qu'à l'époque.

Dans tous les cas, nous ne sommes pas responsables de la situation et donc nous ne voulons pas perdre notre emploi.

Le Conseil régional d'Auvergne et le CCCA (comité central de coordination de l'apprentissage dans le BTP, association qui récolte nationalement des fonds pour l'apprentissage dans le bâtiment) diminuent leur subvention. La taxe d'apprentissage, directement versée par les entreprises, baisse également.

En revanche, ce qui ne diminue pas, ce sont les aides du Conseil régional versées aux entreprises qui reçoivent des apprentis. Aucun sacrifice n'est demandé aux patrons qu'il faut « aider » pour qu'ils puissent faire travailler des jeunes.

Une commission de prétendus experts préconise une seule solution, licencier du personnel, et ce même Conseil régional, avec un président socialiste, n'y voit pas d'inconvénient.

Le gouvernement, lui, vient de créer un ministère de l'Apprentissage avec Nadine Morano, fraîchement nommée, qui dit vouloir faire passer le nombre d'apprentis de 600 000 à 800 000 en 2015 et qui ne ménage pas la publicité pour vanter les bienfaits de l'apprentissage.

Alors personne ne comprend pourquoi il faudrait moins de personnel pour encadrer correctement des apprentis.

Tous les grévistes ont assisté au Comité d'entreprise, mardi 8 mars, en étant témoins de la mauvaise foi, de l'incompétence et du mépris de ces patrons du bâtiment. Par exemple, il a été demandé, entre autres, qui va tondre les pelouses si l'ouvrier d'entretien n'est plus là- ? La réponse géniale a été : « Eh bien, on laissera pousser l'herbe, on mettra des moutons et on fera un méchoui tous ensemble » !

Nous sommes allés manifester devant le siège de la Fédération française du bâtiment pendant les entretiens de nos trois camarades, le lendemain, avec le soutien de syndicalistes CGT et FO. Les médias ont assez bien relayé notre grève. La suite se prépare puisque la direction menace d'aller jusqu'à la cessation de paiement et au redressement judiciaire si nous n'acceptons pas ces premiers licenciements. Mais face au chantage, nous restons mobilisés pour faire annuler ces licenciements, avec d'autres actions et notamment une autre journée de grève.

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