Air France DGI - Orly-Villeneuve-le-Roi : Une claque ouvrière au patron et aux « syndicalistes » de collaboration16/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2224.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Air France DGI - Orly-Villeneuve-le-Roi : Une claque ouvrière au patron et aux « syndicalistes » de collaboration

Les élections de délégués du personnel aux ateliers d'Orly-Nord et à l'usine voisine de Villeneuve-le-Roi (3 700 travailleurs) ne sont pas un succès pour la direction. À qui en aurait douté, il suffisait de voir la tête que faisaient les ARH (responsables de la direction du personnel) à l'annonce des résultats ! Une défaite que partage la direction de la CGT Air France.

Il y a un an, en effet, elle a choisi d'exclure les animateurs de la CGT locale, et finalement de perdre cette section syndicale, plutôt que de voir contester, de l'intérieur du syndicat, sa politique de collaboration la moins conflictuelle possible avec la direction de l'entreprise. Mal lui en a pris. Non seulement elle n'a pu réduire au silence ses contestataires, mais un grand nombre de travailleurs vient d'approuver ceux-ci en votant pour eux.

Air France a tout fait pour aider la CGT nationale à écarter ses « empêcheurs de négocier en rond », puis pour tenter de les priver des moyens d'intervenir dans les ateliers et hangars aux côtés des travailleurs. Malgré tout, les « dissidents » ont su regrouper au sein d'une section CGTU (Collectif général des travailleurs unitaires) la quasi-totalité des syndiqués CGT, que la politique et les méthodes des bureaucrates du syndicat risquaient de démoraliser et d'éloigner de l'activité syndicale.

Ne pouvant encore se présenter aux élections sous sa propre bannière, du fait de la loi, CGTU avait négocié avec le syndicat Sud Aérien de faire liste commune aux scrutins des délégués du personnel et des délégués au Comité d'entreprise.

Résultat : la CGT « officielle » s'effondre, Sud-CGTU arrivant largement en tête. Dans le collège ouvriers et jeunes embauchés, la direction de la CGT passe à 9,94 % des voix (contre 35,20 % en 2007) et n'a plus d'élu, tandis que Sud-CGTU obtient 42,69 % et trois des cinq postes de délégués du collège. Une progression due surtout à l'apport des militants CGTU car, en 2007, Sud seul ne réalisait que 14,57 %. Chez les techniciens, où Sud-CGTU passe de 13,42 % à 34,87 % de suffrages, en doublant le nombre de ses élus, la CGT nationale chute de 29,30 % à 13,67 % et n'a que deux élus contre six en 2007. Chez les cadres, la CGT « de collaboration » perd la moitié de ses voix et son seul élu, 7,39 % des votants se portant sur Sud-CGTU.

Air France et le bureau national CGT croyaient s'être débarrassés de militants attachés à la défense des intérêts des travailleurs : ils en sont pour leurs frais. Non seulement tous les anciens délégués CGT exclus vont retrouver un mandat, mais d'autres de leurs camarades ont été élus. Une victoire pour les travailleurs d'Orly-Nord et de Villeneuve qui ne se sont pas privés de dire leur satisfaction de ce résultat.

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