Jeudi 3 mars, à l'appel de quatre syndicats, 400 travailleurs du Technocentre Renault de Guyancourt ont fait grève une heure et participé à un rassemblement dans le hall central, faisant part de leur mécontentement.

Ensuite ils sont allés nombreux dans le hall de l'Avancée, où une délégation de chaque syndicat a été reçue pendant une demi-heure par des représentants de la direction. Celle-ci a justifié ses augmentations par des comparaisons avec l'Insee et les autres industries.

Le mécontentement est justifié. D'un côté, Renault annonce 3,5 milliards d'euros de bénéfices et 12,8 milliards de trésorerie. De l'autre, Renault verse 1,7 % d'augmentation générale de salaire en 2011, après 0,7 % en 2010 et 0 % en 2009.

La prime d'intéressement est au rabais. Quant aux augmentations individuelles, plus de 50 % des salariés n'auront rien et 20 % des cadres seront en dessous des 1,7 % d'augmentation. Les salaires des femmes sont inférieurs à ceux des hommes pour les mêmes métiers.

Le PDG de Renault se satisfait des résultats de 2011. Pour une minorité, le PDG et les cadres dirigeants, les grands actionnaires comme les banques, c'est sûr, ils vont être satisfaits.

Mais pour la grande majorité des salariés qui conçoivent, développent et fabriquent les véhicules, des ouvriers aux ingénieurs, employés et techniciens, ce n'est pas la même chose. Face à l'augmentation incessante du prix du gaz (+ 20 % d'avril 2010 à avril 2011), des prix des carburants, des loyers, de l'alimentation de base, il n'est pas question de laisser notre pouvoir d'achat se dégrader.

À chaque augmentation des prix, les salaires doivent augmenter au même niveau. Les salaires doivent être indexés à la hausse réelle des prix, quitte à prendre sur les profits de Renault.