Laurence Parisot, présidente du Medef, a déclaré à l'occasion de la journée des femmes qu'il faudrait instaurer un ministère du Droit de la femme. Mais son féminisme ne va pas jusqu'à se soucier de la situation des femmes travailleuses. Car s'il est un domaine où la patronne des patrons avait la possibilité de faire progresser l'égalité entre hommes et femmes c'est bien dans les entreprises qu'elle dirige. Or il suffit de faire le constat dans celles où Madame Parisot dispose d'un droit de regard pour s'apercevoir que les conditions d'emploi des femmes y sont inférieures à celles des hommes.

Elle siège, entre autres, au conseil de surveillance de Michelin, où les écarts de salaires entre hommes et femmes sont loin d'avoir disparu. D'après la CGT de cette entreprise, les ouvrières touchent en moyenne presque 10 % de moins que les ouvriers, ce qui signifie plus de 2 200 euros de différence de salaire chaque année. Quant aux femmes cadres, là encore en moyenne, leur salaire est inférieur de 53 % à celui des cadres hommes ! Du côté d'Eurodisney, autre entreprise au conseil de surveillance de laquelle Laurence Parisot a siégé jusqu'en février 2011, les femmes sont plus souvent victimes de la précarité que les hommes. Elles représentent 48 % du total des salariés de l'entreprise mais 62 % des salariées sont en contrat à durée déterminée. Et là encore les salaires des femmes ne suivent pas ceux des hommes.

Dans l'ensemble du monde du travail les travailleuses subissent plus encore que les travailleurs les bas salaires et la précarité de l'emploi. Sans compter le comportement sexiste de bien des chefs, petits ou grands. Et les entreprises dirigées par la patronne du Medef ne font pas exception à la règle car, à part le temps d'une déclaration, la situation des travailleuses est le cadet des soucis de Laurence Parisot.