"Au début de novembre 2008, les autorités libyennes ont procédé à des expulsions massives d'étrangers, notamment des immigrés venant de l'Afrique subsaharienne. Combien de personnes ont subi un tel sort ? Il est difficile de le savoir, même de façon approximative. Ce qui est sûr, c'est l'arrivée de 420 personnes en provenance de Tripoli dans des conditions lamentables et révoltantes. Ces immigrés étaient dans un état déplorable avec des habits souvent déchirés. Ils avaient des affaires qu'ils n'ont pas eu le temps ni la possibilité de récupérer, parce qu'on les avait emprisonnés dans des centres de rétention pour sans-papiers. D'autres n'ont pas eu le temps de prendre l'argent qu'ils possédaient.

La vie dans les villes de Libye est très dure pour les travailleurs immigrés d'Afrique noire. Tout d'abord le racisme quotidien règne de la part de la population arabe, que ce soit au travail ou que ce soit dans les quartiers. Pour la plupart des immigrés sans papiers, leur objectif premier est de chercher des moyens pour traverser la Méditerranée, pour aller travailler en Europe. Et en attendant, ils travaillent « au noir » dans le pays. Autant dire que dans ce cas, les patrons qui les embauchent ne le font qu'en payant des salaires de misère, et en plus ils ne les paient pas régulièrement. Ils savent que ces travailleurs sont vulnérables et disposent de peu de moyens de défense. Sur le plan du logement, ils vivent dans des conditions lamentables, dans des bidonvilles. Il ne fait pas bon vivre pour des immigrés en Libye."