Deux nouvelles mesures limitent encore un peu plus les possibilités d'accès aux soins pour tous ceux qui n'ont pas les moyens de se payer une mutuelle.

Depuis le 1er mars, pour certains diabétiques, le remboursement des bandelettes utilisées pour mesurer leur taux de sucre dans le sang est plafonné à 200 bandelettes par an. Et tant pis pour ceux qui, s'ils en utilisent habituellement plus mais n'ont pas les moyens, vivront avec leur angoisse d'être en hyperglycémie.

L'autre mesure du même acabit est le relèvement du seuil à partir duquel la Sécurité sociale rembourse les examens et actes médicaux pratiqués à l'hôpital ou la clinique. Jusqu'à présent, quand le prix était inférieur à 91 euros, la Sécu remboursait 80 % et le malade réglait les 20 % restants. Et quand le prix était supérieur à ce seuil, l'assuré payait un forfait de 18 euros. Depuis le 1er mars, le forfait reste fixé à 18 euros, mais le seuil à partir duquel il s'applique est passé à 120 euros. Mine de rien, pour une facture de 100 euros, le reste à payer, qui était de 18 euros, passe désormais à 20. Encore deux euros de plus !

Et la justification reste la même : « Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la maîtrise de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie pour 2011. » Ben voyons ! Selon les organismes officiels eux-mêmes, le relèvement du seuil de remboursement des examens et actes médicaux correspondrait à 175 millions d'euros, à peine plus de 1 % du déficit annoncé pour l'Assurance maladie. En puisant dans les superprofits de l'industrie du médicament, qui s'engraisse sur les finances de la Sécu, il y aurait de quoi combler le tout.