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- Lutte ouvrière n°2222
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Leur société
Le gouvernement et les réfugiés tunisiens - Une seule aide : L'expulsion
Les événements qui secouent la Tunisie, la Libye et l'Égypte entraînent d'importants déplacements de populations. En particulier les travailleurs tunisiens, très présents en Libye, reviennent en masse vers leur pays d'origine dont la frontière est submergée de réfugiés, tunisiens ou pas, d'ailleurs. Et surtout une vague importante d'immigration en provenance de ces pays afflue vers les pays européens.
Les autorités européennes ont eu quelques mots de compassion pour tous ces hommes et ces femmes qui espèrent trouver de ce côté de la Méditerranée un espoir de vivre mieux. Mais l'Europe n'a abaissé aucune des barrières dressées contre les peuples. Au contraire même, si l'on en juge par l'attitude de pays comme l'Italie ou la France.
Dans le sud-est de la France, sur la côte d'Azur et en particulier dans la région frontalière avec l'Italie, des consignes venant de haut ont demandé l'arrestation des étrangers en situation irrégulière, et en priorité des Tunisiens, selon ce que rapportait le journal L'Humanité. En guise d'aide aux réfugiés, des renforts de CRS ont été envoyés dans la région, afin d'augmenter les patrouilles sur les routes, dans les gares, dans les ports. Les centres de rétention administrative sont bondés de Tunisiens qui souhaitent travailler ici ou rejoindre leurs familles, voire seulement traverser la France pour se rendre dans d'autres pays européens. Les procédures expéditives se traduisent par des arrestations et rétentions illégales, tant le gouvernement est pressé de les expulser du territoire.
Les déclarations hypocrites pour dénoncer les dictateurs et annoncer un soutien précautionneux - et surtout verbal - aux populations en lutte cachent mal l'arbitraire policier qui sévit plus que jamais.