Samedi 22 janvier, les vingt travailleurs d'ISS, - multinationale du service aux entreprises - qui nettoient les installations de l'atelier peinture de l'usine Peugeot-Citroën d'Aulnay durant les week-ends, ont arrêté le travail pendant deux heures, exaspérés par leurs conditions de travail, le manque et la vétusté du matériel, et par le mutisme d'une direction qui jouait les abonnés absents. Tous ensemble, ils ont dressé la liste de leurs revendications. Ils réclamaient de travailler dans des conditions de travail normales, mais aussi une augmentation de salaire de 150 euros par mois, l'instauration d'une prime de panier de 10 euros par jour, l'embauche de tous les CDD, le paiement des heures de grève.

En fin de semaine, la direction d'ISS proposait en tout et pour tout à leurs représentants syndicaux une prime de panier de 1,50 euro par jour. Cela ne faisait pas le compte et, le samedi 29 janvier, les vingt travailleurs décidaient à l'unanimité de se mettre en grève. Et ils exigeaient que la direction d'ISS vienne leur apporter sa réponse, sur place, à l'usine. Même les chefs d'équipe soutenaient la grève. À 16 heures, deux directeurs sont venus - dont l'un de Nancy - promettant d'embaucher en CDI un travailleur qui était en CDD... depuis 14 ans, mais rien ni sur les salaires ni sur la prime de panier. Dimanche matin, la grève était revotée.

Lundi matin 31 janvier, la trentaine de travailleurs des équipes de semaine présents à l'usine se joignaient aux grévistes. Le soir, la direction reculait sur toutes les revendications concernant les conditions et le matériel de travail, et acceptait de porter la prime de panier à 2,50 euros par jour, ce qui correspond à une augmentation de 20, 40 ou 50 euros par mois selon le nombre de jours - deux, quatre ou cinq - travaillés. Le lendemain, les travailleurs ont décidé la fin de la grève sur cette base avec le sentiment d'avoir gagné et, surtout, de s'être faits respecter de leur patron.