Laboratoires Servier : Une corruption de plus en plus évidente02/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2218.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C163%2C226_crop_detail.png

Leur société

Laboratoires Servier : Une corruption de plus en plus évidente

Le scandale du Mediator a, au-delà des dégâts qu'a provoqués ce médicament, permis de lever un coin de voile sur la soumission de l'État aux intérêts des grands groupes pharmaceutiques. Dans une interview sur RTL, le député UMP et professeur de médecine Bernard Debré a, selon ses propos, ajouté « une pierre dans la mare ».

Il a évoqué le cas du Coversyl, un médicament antihypertenseur fabriqué, comme le Mediator, par les laboratoires Servier. Le Coversyl est vendu deux fois plus cher que des médicaments équivalents fabriqués par d'autres laboratoires, ce qui entraîne des frais de remboursement accrus pour la Sécurité sociale. Selon Bernard Debré, il est vraisemblable que seule la corruption explique cette situation.

Bernard Debré s'est vu confier par Nicolas Sarkozy une mission pour assainir la filière des médicaments. C'est à ce titre qu'il est le premier responsable politique disposant à la fois d'une certaine compétence médicale, mais en même temps politique, qui admet clairement le rôle de la corruption dans cette filière. Toutefois, interrogé également sur la remise de la Légion d'honneur à Jacques Servier par Sarkozy, il a plaidé l'ignorance de ce dernier et reconnu tout au plus une erreur.

Cette réponse, en forme de tour de passe-passe, permet de douter de la capacité de Bernard Debré à explorer et à dévoiler les dessous des liens entre l'industrie pharmaceutique et l'État. Quand le chef de l'État aide un grand patron, il le fait en connaissance de cause. Alors, plaider l'ignorance, c'est un peu court, ne pensez-vous pas, docteur ?

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