Espagne : Un pacte antisocial02/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2218.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C163%2C226_crop_detail.png

Dans le monde

Espagne : Un pacte antisocial

Zapatero, fort de son succès sur les retraites, entend continuer sur sa lancée et faire de nouveaux cadeaux au patronat sur le dos du monde du travail. Il veut conclure le plus vite possible un « grand pacte social » en finalisant d'autres mesures concernant le chômage, problème crucial pour les classes populaires de ce pays puisqu'il y a aujourd'hui 4,7 millions de chômeurs officiels (soit 20,33 % de la population active).

Parmi eux, les chômeurs de longue durée atteignent les 2 millions, et c'est un nombre sans cesse croissant de jeunes qui ne trouvent pas de travail. L'Espagne bat de tristes records. Zapatero prétend donc promouvoir l'embauche des jeunes en créant des contrats de six mois, avec des temps partiels et des salaires horaires que les employeurs devraient fixer en tenant compte des contrats collectifs valables dans le secteur d'activité correspondant. En échange de quoi, les employeurs ne seraient pas soumis aux cotisations sociales. Ces mesures seraient aussi destinées à limiter le travail au noir. Elles contribueront à enrichir les patrons sans régler le problème ni du chômage, ni des très bas salaires.

Il semble que les dirigeants syndicaux des deux principaux syndicats, l'UGT et les Commissions Ouvrières, s'orientent vers un accord sur ces propositions. Et après l'approbation du Parlement - qui est acquise - Zapatero devrait annoncer solennellement l'événement le 2 février lors d'une cérémonie au palais de la Moncloa, où siège le Premier ministre, aux côtés des dirigeants syndicaux et des représentants du patronat, louant « un grand accord de confiance et pour l'avenir »... dans ce qui est une attaque de plus contre le monde du travail.

Ces syndicats majoritaires qui, sur le problème de la retraite à 67 ans, avaient une fois encore préféré « négocier » (sans rien exiger vraiment) plutôt que d'appeler les travailleurs à se mobiliser, choisissent aujourd'hui d'avaliser le nouveau pacte plutôt qu'organiser la lutte contre une politique antiouvrière. Ils montrent ainsi leur connivence avec les dirigeants du PSOE et leur politique. Ce n'est pas une surprise. Cependant le 29 septembre dernier, journée de grève générale appelée par l'ensemble des syndicats, les travailleurs avaient montré la force qu'ils représentaient en débrayant et manifestant massivement.

C'est bien cette force que les travailleurs devront utiliser pour ne pas payer à la place des banquiers et du patronat. Et contre la politique antiouvrière des dirigeants socialistes, ils devront prendre en main eux-mêmes la défense de leurs intérêts vitaux.

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