Un patient vient de se suicider dans l'Unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) de l'hôpital du Vinatier (la première en France), huit mois à peine après son inauguration. Ce type de structure a été mis en place pour soigner les malades mentaux emprisonnés et qui posent un problème à l'administration pénitentiaire.

Ce drame souligne une fois de plus que la situation des hôpitaux psychiatriques est catastrophique. En quelques années, plus de 60 000 lits ont été supprimés. Ces fermetures de lits, qui continuent, se sont faites et continuent à se faire dans le seul but de réduire les dépenses de santé, donc les soins.

Ces mesures de restriction empêchent beaucoup de patients d'être soignés et suivis dans les structures hospitalières classiques. Livrés à eux-mêmes, leurs troubles les amènent à commettre des délits plus ou moins graves et conduisent certains à finir en prison.

D'après l'administration pénitentiaire, plus de 20 % des 60 000 personnes incarcérées dans les prisons françaises souffrent de troubles psychiatriques. Pour soigner ces 12 000 détenus, il faudrait autant de places disponibles. Or les différentes UHSA prévues par le gouvernement, quand elles seront toutes ouvertes, proposeront moins de 1 000 places !

Cette politique destructrice est menée aujourd'hui par des ministres de droite, Xavier Bertrand, Roselyne Bachelot, comme elle a été menée dans le passé par des ministres socialistes, comme Claude Évin.

Ces compressions de budgets valent aussi pour les UHSA. Ainsi, dans celle du Vinatier, le personnel travaille en sous-effectif. Cela a des conséquences sur la vie de chacun, par des modifications incessantes du planning de service.

Même s'il est illusoire de penser que le risque suicidaire puisse complètement disparaître, sa prévention nécessite des moyens, principalement en personnel. La moindre des choses serait de ne pas les réduire.