AXA France : Lutte de classe et manque de classe02/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2218.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C163%2C226_crop_detail.png

Dans les entreprises

AXA France : Lutte de classe et manque de classe

La direction d'AXA France a été récemment condamnée par le tribunal des prud'hommes de Paris à payer à 713 salariés des jours de congé « supplémentaires » correspondant à des congés pris hors période.

Le Code du travail prévoit en effet que, lorsque les congés sont pris en dehors des périodes légales de congé (de début juin à fin octobre), ils ouvrent droit à des jours supplémentaires...

En 2001, à AXA, ces jours ont été supprimés à l'occasion d'un accord sur la réduction du temps de travail. Mais cet accord obligeait l'employeur à obtenir le renoncement individuel de chaque salarié et, pour être sûr de l'obtenir, AXA avait mis au point un formulaire informatique qui empêchait le salarié de lui dire non.

Devant les protestations et réclamations nombreuses de ceux et celles qui refusaient de dire oui à la suppression de ces jours de congé, la direction a fini, en 2005, par rédiger un nouveau texte où il n'était même plus question de demander l'accord du salarié pour lui supprimer ces fameux jours.

C'était un aveu que les jours non payés de la période 2001-2005 restaient dus et 713 salariés, accompagnés par la CGT, ont déposé plainte devant les Prud'hommes, réclamant les jours non attribués pour cette période.

Après cinq années de procédure, AXA a donc été condamné et a d'ailleurs exécuté la décision du tribunal. Les 713 salariés ont reçu des sommes allant de 50 euros à plus de 1 000 euros pour certains, à quoi s'ajoutait la satisfaction d'avoir tenu tête à la direction.

Cependant, AXA a décidé d'aller devant la Cour de cassation. Quand les intérêts de tous les employeurs sont en cause, l'« employeur de référence », comme AXA se plaît à se désigner, refuse un jugement donnant raison au personnel et est prêt à refaire traîner la procédure pendant des années, sans regarder à la dépense.

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