Les travailleurs du port de Marseille-Fos, mais aussi d'autres ports comme Nantes, Le Havre, Saint-Malo ou Lorient, font grève pour pouvoir partir à la retraite de deux à cinq ans plus tôt, du fait de la pénibilité de leur travail.

C'est un accord qui semblait acquis lors des négociations de novembre dernier entre la CGT, l'union patronale des entreprises de manutention et le gouvernement alors représenté par Jean-Louis Borloo.

La prise en compte de la pénibilité du travail des dockers, des portiqueurs et des grutiers était une forme de compensation de la privatisation du travail de manutention. Or le gouvernement refuse maintenant de valider l'accord concernant la pénibilité, histoire de faire des économies sur le dos des travailleurs du port.

Comme le reconnaît le député UMP, Roland Blum, très lié au patronat marseillais et à celui du Port : « L'État ne veut pas que les personnels de manutention puissent partir quatre ans plus tôt comme cela avait été compris, mais deux au maximum. Il veut aussi limiter les enjeux financiers. En fait il a peur d'ouvrir la boîte à Pandore. »

Mais les travailleurs du Port n'acceptent pas d'être les sacrifiés de l'histoire. Dans le cadre d'un appel national de la fédération CGT des ports et docks, les grèves se succèdent sur les bassins est ou ouest : grève et blocage du terminal le mercredi 12 janvier, grève des dockers jeudi 13 et samedi 15 fermant l'accès des marchandises au port de Marseille, prévue aussi vendredi 21 et dimanche 23, ainsi que des grutiers et des portiqueurs les samedi 22 et lundi 24.

Les ministres s'assoient sur les promesses de leurs prédécesseurs. Le travail sur le port n'est pas leur problème. Il n'est pourtant qu'à voir ces énormes engins manoeuvrer par tous les temps pour se rendre compte de la dureté de ce travail où la moindre seconde d'inattention peut être fatale. Le contact avec les produits toxiques, le travail de nuit, ou un jour de mistral, cela ne les gêne pas non plus.

Avec eux, les grèves seront sûrement plus convaincantes que les négociations.