Mort des otages français au Niger : La responsabilité du gouvernement français19/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2216.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Leur société

Mort des otages français au Niger : La responsabilité du gouvernement français

Plus le temps passe, et plus les circonstances dans lesquelles les deux jeunes Français enlevés au Niger ont été tués démentent les affirmations du ministre de la Défense Alain Juppé, selon lequel ils auraient été abattus « froidement » par leurs ravisseurs, membres d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique). Bien des zones d'ombre subsistent et ne seront sans doute jamais levées, mais dès à présent il apparaît clairement que l'intervention militaire décidée par Sarkozy, Juppé et consorts ne leur laissait aucune chance de survie.

Tandis que les ravisseurs étaient pris en chasse par des gendarmes nigériens, les commandos français ont tiré sur les véhicules depuis des hélicoptères, incendiant plusieurs voitures, dont celle dans laquelle se trouvait Vincent Dolory, dont le corps présentait de graves brûlures qui pourraient avoir causé sa mort. Outre les deux Français et quatre ravisseurs, trois gendarmes nigériens ont aussi été tués, « victimes des tirs français », a affirmé un haut responsable politique nigérien. Et lorsque Fillon a dit avoir remis deux prisonniers aux autorités nigériennes, il a été aussitôt contredit par le ministère de l'Intérieur nigérien qui a déclaré « ne détenir aucun terroriste ».

Bref, le déploiement de forces auquel s'est livrée l'armée française avait plus pour but de montrer aux populations locales que la France avait le pouvoir d'intervenir militairement, n'importe où sur le territoire africain, que de libérer les deux otages. Ce n'est pas simplement une bavure, c'est un choix politique conscient. « L'option des négociations a été exclue », dénoncent des amis d'Antoine de Léocour, « au nom de la raison d'État, qui l'a emporté sur le respect de la vie des citoyens ».

Et alors que le gouvernement français, qui a ordonné l'assaut au nom de la fermeté contre le terrorisme, a le sang des otages sur les mains, Sarkozy a encore eu l'indécence d'assister aux obsèques des deux jeunes humanitaires !

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