France Télécom - Orange : Connecté directement à la dictature19/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2216.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Tunisie

France Télécom - Orange : Connecté directement à la dictature

France Télécom/Orange fait partie des nombreuses sociétés françaises qui comptaient sur la dictature tunisienne pour obtenir une tranquillité sociale, et ont dû déchanter grâce au courage des travailleurs tunisiens.

Le plus connu, ce sont les centres d'appels qui répondent aux clients à propos des abonnements ou de leurs difficultés techniques. 9 à 12 % de ces appels aboutissent en Tunisie. Une partie est sous-traitée à Téléperformance, le premier groupe mondial en matière de centres d'appels, qui compte 100 000 salariés de par le monde, dont 7 000 en France et 4 000 en Tunisie.

Mais il existe aussi d'autres liens, directs, entre France Télécom et le régime de Ben Ali : par le biais d'Orange Tunisie. Cette société, créée en mai dernier, s'est fixé comme objectif de conquérir 22,5 % du marché des télécoms tunisiennes en quatre ans. S'il se réalise, ce sera au détriment notamment de Tunisie Télécom, qui compte 7 000 salariés et représente l'opérateur « historique » tunisien, devenu société anonyme, et privatisé, suivant le chemin parcouru quelques années plus tôt par... France Télécom en France.

Orange Tunisie est le fruit d'un partenariat entre France Télécom/Orange (49 % du capital) et la société tunisienne Investec, du groupe Mabrouk (51 %). Le PDG de France Télécom, Didier Lombard, s'en est félicité : « Orange est heureux de s'associer à Marwan Mabrouk pour bâtir le premier réel opérateur convergent de Tunisie. »

Didier Lombard est bien connu des salariés de France Télécom pour sa façon de se dédouaner de ses responsabilités sur la dégradation des conditions de travail : il avait parlé de la « mode des suicides ». Quant à Marwan Mabrouk, l'un des gendres de l'ex-président Ben Ali, il fait partie de cette « famille » qui a accaparé une partie du fruit des entreprises en Tunisie.

Qui se ressemble s'assemble ! Il reste à souhaiter que ce dicton se concrétise du côté des travailleurs de Tunisie et de France.

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