Contrôles de sécurité à l'Aéroport de Roissy, l'envers du décor19/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2216.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans les entreprises

Contrôles de sécurité à l'Aéroport de Roissy, l'envers du décor

C'est peu dire qu'un reportage d'Envoyé spécial, sur France 2 a fait du bruit à Roissy ! Une journaliste a montré qu'elle pouvait embarquer à bord d'un avion un pistolet démonté, en deux sacs différents, et franchir deux fois les contrôles (les « PIF », postes d'inspection et de filtrage), à Roissy et Marseille.

Pour une fois, les patrons ont été réactifs. ICTS, l'entreprise mise en cause par le reportage, a sorti une note pour dire qu'ils « soutenait son personnel » et la DPAF (la police de l'air et des frontières) invite à mieux surveiller... les journalistes.

Les patrons des entreprises de sûreté et ADP sont dans leurs petits souliers. Car si le reportage montrait une chose, c'est qu'ils ne se donnent pas les moyens d'assurer véritablement la sûreté dont ils ont plein la bouche à longueur d'année. Un seul fait le montre : quand les salariés « appliquent les procédures », c'est-à-dire qu'ils prennent le temps de fouiller les passagers ou les bagages comme il faut, les retards s'accumulent et c'est la panique. Il n'est donc pas étonnant que, lorsque les chefs font travailler « normalement », ce genre d'incident arrive.

Le reportage montrait aussi que certaines entreprises (c'était ICTS, mais cela aurait pu en être une autre) ne prenaient pas le temps de donner une formation correcte, ne serait-ce que montrer ce qu'est un pistolet démonté, un explosif, etc.

Mais ce reportage ne montrait pas tout l'envers du décor. Et certains voyageurs qui l'ont vu ont pu en conclure à tort que le personnel travaille mal, sans voir ce qu'il fait. Et les réflexions désobligeantes qu'ils ont pu faire au personnel, ce ne sont pas les patrons qui ont pu les entendre...

La sûreté est sous-traitée, comme bien des activités dans les aéroports. Il aurait été bon de rappeler que, lorsqu'elle était assumée par les gendarmes, ceux-ci étaient payés presque deux fois plus et avaient des vacations deux fois moins longues.

La sûreté n'a pas de prix... mais elle a un coût.

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