Mardi 18 janvier, les agents des services hospitaliers (ASH) du CHU de Nancy se sont mobilisées pour protester contre la dégradation brutale de leurs conditions de travail qu'elles subissent depuis plusieurs mois. Elles se sont retrouvées à près d'une centaine devant l'hôpital de Brabois pour manifester leur colère et s'adresser aux consultants, aux familles de malades, ainsi qu'aux automobilistes qui circulaient sur la route nationale, afin d'expliquer pourquoi les patients sont maintenant si mal accueillis au CHU.

De plus en plus, la direction écarte les ASH des équipes soignantes pour les cantonner dans les tâches de ménage. Elle a profité de l'ouverture de deux nouveaux bâtiments pour leur demander de faire l'entretien des couloirs et des fenêtres, qui était assuré par une entreprise extérieure. Avec l'instauration de pôles regroupant plusieurs services, elle a généralisé la mobilité.

La charge de travail des ASH a considérablement augmenté. Elles ne participent plus aux transmissions entre les équipes. N'étant plus au courant de la situation des patients, elles ne peuvent même plus répondre à leurs demandes alors que ce sont bien souvent elles qui par leur travail sont le plus en contact avec les malades. Selon les nouvelles consignes, elles ne doivent plus apporter les plateaux et participer au nursing ; ces tâches incombent aux aides-soignantes, qui peuvent donc se retrouver seules pour retourner les malades ! La séparation des tâches va jusqu'à l'absurde : ainsi le malade peut avoir son petit déjeuner en même temps que la cuvette pour sa toilette...

Pour faire des économies et réduire le déficit du CHU, la direction est en train de supprimer 650 postes et de mener une restructuration à la hussarde qui a des répercussions sur tous les soignants et qui au final diminue le temps consacré aux malades.

Après de nombreuses actions de protestation menées service par service ces derniers mois, cette fois une catégorie de personnel s'est mobilisée sur l'ensemble de l'hôpital et a tenu à dire que ses intérêts rejoignent ceux des autres soignants. Les ASH ont montré la voie à suivre...