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- Lutte ouvrière n°2213
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Mauvais fonctionnement de la SNCF : Train fantôme à cause des crédits fantômes
Les médias ont relaté l'épopée du train Strasbourg-Port-Bou parti dimanche soir 26 décembre et arrivé avec une journée de retard. La SNCF évoque à son sujet une « succession exceptionnelle d'incidents ».
Sans doute, ce qui s'est produit (conducteur à remplacer parce qu'il avait conduit trop longtemps, puis train bloqué par un autorail en panne, et enfin locomotive défaillante) tout cela n'arrive généralement pas au même convoi.
Mais, aux ennuis techniques se sont ajoutés, comme c'est très souvent le cas, l'absence d'information et le laisser-aller : toilettes devenues repoussantes car pas nettoyées, plateaux-repas servis en « compensation » mais en nombre insuffisant et.. froids.
Situation « exceptionnelle » dit la direction ? Sans doute, mais révélatrice de problèmes très généraux. Il y a insuffisance de personnel à la SNCF et en cas de pépin, plus personne n'est là. Le matériel est mal entretenu, d'où des pannes fréquentes. Et lorsque des voyageurs sont en perdition, personne n'est capable de les prendre en charge correctement.
La SNCF annonce qu'elle remboursera les prix des billets et offrira aux voyageurs un aller-retour gratuit, ce qui ne calme pas pour autant leur colère.
La SNCF va-t-elle tirer une quelconque leçon de cette affaire ? Absolument pas, bien au contraire !
Dans son projet de budget pour 2011, la SNCF prévoit de diminuer de quatre milliards ses dépenses d'ici 2015, dont 550 millions en 2011, pour améliorer sa « marge opérationnelle ».
Cela signifie qu'il y aura encore moins de personnel et du matériel encore moins bien entretenu. Cela signifie que si les TGV restent toujours privilégiés (avec toutefois une augmentation prévue de leurs tarifs de 2 à 3 %) les trains de banlieues utilisés quotidiennement par des millions de personnes resteront les parents (très) pauvres des chemins de fer.
Ajoutons que Réseau ferré de France, qui a la gestion des voies, n'a pas non plus les moyens de veiller correctement à l'entretien du réseau. Il y a déjà 1 700 kilomètres de lignes devenues plus ou moins fragiles qui obligent les trains à ralentir pour raison de sécurité.
Alors la galère du Strasbourg-Port-Bou est sans doute exceptionnelle, mais les galères de millions d'usagers sont prévues pour rester quotidiennes, dans l'état actuel des choses.