Martinique : Fin de la grève à Mr Bricolage Les salariés reprennent la tête haute31/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2213.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans les entreprises

Martinique : Fin de la grève à Mr Bricolage Les salariés reprennent la tête haute

Suite à un accord signé le jeudi 23 décembre entre la délégation syndicale et la direction du magasin Mr Bricolage-Acajou (Le Lamentin), les salariés ont repris le travail le 24 décembre.

Il aura donc fallu quarante jours de conflit et près de quatre jours de négociations sous la houlette de deux médiateurs, pour que le directeur de ce magasin du groupe Bernard Hayot, appartenant à l'une des plus riches familles de la Martinique, accepte de verser aux salariés une augmentation de salaire de 35 euros net par mois avec effet rétroactif à partir du 1er avril. Au terme de l'accord une augmentation de 6 euros de la prime de transport sera versée à compter du 1er janvier 2011, ainsi qu'une augmentation de 45 % de la part patronale aux frais de mutuelle.

Face à la rapacité de ce patron, la soixantaine de salariés en grève sur les quatre-vingt-onze, les non-grévistes étant des cadres et agents de maîtrise, ont donc fait reculer ces exploiteurs qui au début du conflit prétendaient leur remettre 10 euros en 2 fois dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) de 2010.

Au cours de ce long conflit, les grévistes ont eu l'occasion de dévoiler la réalité des conditions du dialogue social et des précédentes NAO dans ce magasin, présentées comme presqu'idylliques par la direction. Par exemple on apprit que la quasi-totalité des employés, tous des jeunes, de niveau BAC + 2, voire plus, était employée à temps partiel, la direction complétant l'effectif par 20 à 25 intérimaires, en fonction de l'activité. Alors les contre-vérités présentées sur les ondes par le sieur Bagoée, secrétaire général du groupe Hayot, n'ont pas trompé grand monde.

Certes les grévistes n'ont pas pu arracher la totalité des 40 euros auxquels ils avaient accepté de ramener leur revendication de salaire initiale de 100 euros. Mais tout au long de cette grève, en se trouvant confrontés aux forces de répression et au système judiciaire, d'une part, mais surtout en développant la solidarité de la lutte, entre eux, avec des salariés d'autres magasins du groupe et d'autres secteurs, les salariés de Mr Bricolage ont fait une expérience qui a contribué à les enrichir d'une autre façon.

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