Indre-et-Loire : La chasse aux entreprises, un safari pour riches31/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2213.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Leur société

Indre-et-Loire : La chasse aux entreprises, un safari pour riches

Interrogé par la Nouvelle République du 17 décembre à propos du rachat du groupe jurassien de plasturgie Bourbon - groupe paraît-il en mauvaise santé - par Plastivaloire, Patrick Findeling, le PDG de Plastivaloire, a expliqué qu'en ces temps de crise il est normal que le marché s'assainisse. Et d'ajouter élégamment que lorsqu'un buffle plus faible abandonne le troupeau, il préfère être le lion ; le lion qui va avaler le « buffle » Bourbon faut-il évidemment comprendre.

Le problème, c'est que le lion en question ne se contente pas d'absorber ses concurrents. Il détruit aussi au passage des emplois, comme les 75 supprimés à Chinon à l'été 2009. 75 licenciements sur un effectif de plus de 3 000, dont le PDG a le culot de dire que s'il ne les avait pas faits, il ne pourrait pas aujourd'hui développer le groupe !

On verra d'ailleurs avant longtemps de quel « développement » il s'agit, et si les 3 063 salariés de Plastivaloire ajoutés aux 2 230 de Bourbon font bien un peu plus de 5 000. Rien n'est moins sûr, car les règles très particulières de l'arithmétique patronale et des « économies d'échelle » ont plutôt tendance à faire baisser le nombre des salariés.

Les pouvoirs publics ne trouvent bien sûr rien à redire à tout cela. Le mouvement de capitaux lié au rachat d'entreprises s'inscrit dans ce qu'ils appellent la reprise des investissements, bien que ne soient créés ni outils productifs nouveaux, ni emplois, ni richesse réelle si ce n'est celle des actionnaires. Une richesse à laquelle l'État contribue en mettant onze millions d'euros au pot par l'intermédiaire du Fonds de modernisation des équipementiers automobiles.

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