Des Haïtiens menacés d'expulsion : La crapulerie du gouvernement français31/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2213.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Leur société

Des Haïtiens menacés d'expulsion : La crapulerie du gouvernement français

Seize Haïtiens ont été interpellés lundi 27 décembre à l'aéroport d'Orly et sont en attente d'expulsion. La police les soupçonne d'avoir utilisé des visas de transit vers le Bénin pour rejoindre leur famille installée en France. Seize autres seraient dans la même situation à Roissy.

Il y a un an, après le séisme du 12 janvier 2010, le gouvernement français avait pourtant promis de faciliter la venue d'Haïtiens ayant de la famille en France. Et dernièrement, devant les caméras de télévision, deux ministres sont allés accueillir une centaine d'enfants adoptés. Mais derrière l'étalage hypocrite de bons sentiments, le gouvernement fait tout pour bloquer l'entrée d'Haïtiens sur le territoire et les expulsions, bloquées un temps, vont reprendre.

La situation est toujours aussi catastrophique en Haïti. La capitale Port-au-Prince et les villes touchées par le séisme sont des champs de ruines, la majeure partie de la population pauvre continue à vivre regroupée dans des camps, sous des bâches ou des abris de fortune, sans hygiène ni accès à l'eau potable, et l'épidémie de choléra y fait des ravages. Alors que les puissances occidentales ne font rien pour aider le pays (à peine 15 % des fonds promis ont été débloqués), le gouvernement français en rajoute dans l'ignominie en rejetant les Haïtiens qui veulent rejoindre leur famille.

Des centaines d'obligations de quitter le territoire ont été délivrées depuis le séisme. Sur 8 000 familles qui avaient fait une demande, seuls 400 regroupements familiaux ont été acceptés par le préfet de Guyane, et moins de 20 personnes étaient arrivées en octobre, rapporte le journal L'Humanité du 24 décembre. De plus, les obstacles pour obtenir un visa se multiplient. Plusieurs associations dénoncent ainsi les « exigences excessives de l'ambassade de France en Haïti, notamment l'exigence cumulée d'un acte de naissance établi dans les deux années suivant la naissance et d'un extrait d'archives établi après le 1er février 2008 ». Dans un pays où les gens ont tout perdu et où les bâtiments administratifs sont eux-mêmes en ruine, comment obtenir ne serait-ce qu'un seul de ces documents ? Et pour les demandes de visa de mineurs, même pour un court séjour, il faut « un certificat de baptême ou de présentation au temple, en plus de l'acte de naissance » !

Pour le gouvernement français, la compassion pour les victimes du séisme, c'est uniquement devant les caméras de télévision. Dans la réalité, il sépare les familles et renvoie vers la misère ceux qu'il s'était engagé à accueillir.

Non aux expulsions d'Haïtiens !

Partager