Les chiffres officiels du nombre de chômeurs enregistrés pour le mois de novembre indiquent une augmentation de 0,8 % de chômeurs n'ayant exercé aucune activité et régulièrement inscrits à Pôle emploi. Cela fait 2,698 millions de personnes. Si l'on ajoute ceux recherchant un travail et ayant exercé une activité réduite, l'augmentation totale du nombre de chômeurs est de 33 600 sur un mois.

Quant au total des personnes recensées comme demandeurs d'emploi, elles sont 4,090 millions pour la seule métropole et 4,2 millions si l'on y ajoute les départements d'Outre-mer. Sur un an l'augmentation du nombre de chômeurs est de 5 %.

Et il ne s'agit-là que des statistiques brutes. Le fléau du chômage est en réalité encore bien plus important car ne figurent pas dans ces statistiques les centaines de milliers de personnes sans emploi, découragées de s'inscrire pour rien comme demandeurs d'emploi, obligées de renouveler sans cesse leur inscription ou de répondre à des convocations qui n'aboutissent à rien.

Alors il faut un cynisme certain pour oser se féliciter, comme vient de le faire le ministère du Travail, de la « stabilisation du nombre de demandeurs d'emploi ».

Pour inverser cette tendance, il faudrait que les patrons arrêtent de licencier à tout va comme ils continuent de le faire et que l'État, les collectivités locales, les services publics arrêtent de supprimer des centaines de milliers d'emplois. Il n'y a, contrairement à ce qui est avancé, aucune politique de l'emploi visant à réduire réellement le nombre de chômeurs.

Une des illustrations les plus marquantes du fossé qui sépare les discours des réalités est l'évolution du nombre de chômeurs relevant de la catégorie des seniors, les plus de 50 ans. Cette catégorie, selon ce qu'avaient déclaré Sarkozy et ses ministres pour tenter en particulier de justifier le report à 62 ans de l'âge de la retraite, bénéficiait de tous les efforts du gouvernement. Résultat : le nombre de seniors inscrits au chômage depuis un an a augmenté de 16,1 % sur un an, trois fois plus vite que celui de l'ensemble des chômeurs. Les patrons continuent de licencier en priorité cette catégorie de travailleurs, trop payés à leur goût et trop usés pour ce qu'ils en attendent comme gain de productivité.

Et la seule politique de l'emploi menée par le pouvoir, c'est d'offrir au patronat l'argent public, et pour ce faire, supprimer de son côté le maximum d'emplois utiles, voire vitaux pour la population.