Aéroports de Paris : Les capitaux privés mis en appétit31/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2213.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Leur société

Aéroports de Paris : Les capitaux privés mis en appétit

La pagaille dans le ciel parisien enneigé a été l'occasion, pour nombre de médias, d'insister sur le fait que la société qui gère les aéroports parisiens, ADP (Aéroports de Paris), est contrôlée par l'État.

Créée en 1945, ADP a été transformée en société anonyme en 2005, officiellement pour lui permettre de nouer plus facilement des alliances et signer des contrats sur un plan international. En fait, il s'agissait d'ouvrir son capital aux intérêts privés, mis en appétit par le fait qu'ADP affiche une marge opérationnelle (profits avant impôt)... de 30 % !

Dans un secteur aérien où le taux des profits ne dépasse habituellement pas 5 %, ce n'est pas rien. Déjà des particuliers, des institutionnels et l'aéroport hollandais de Schiphol (partenaire d'ADP, car « hub » de la compagnie néerlandaise KLM que contrôle Air France) détiennent environ 40 % du capital d'ADP. Bouygues, Vinci et quelques autres sont aussi sur les rangs pour récupérer, notamment, la gestion des parkings de Roissy... qu'ils ont contribué à construire.

Certes, la crise de 2008 et le ralentissement des affaires semblent avoir ralenti les ardeurs des investisseurs privés pour un temps. Mais la mise en cause, affichée, de la prétendue gestion étatique des aéroports parisiens pourrait signifier que de nouveaux bons morceaux d'ADP seront bientôt offerts aux capitalistes privés.

Leur référence en la matière, c'est BAA, gestionnaire privé notamment de l'aéroport de Londres-Heathrow, qui affiche une marge de 42 %. Rappelons que la même société BAA vient d'être menacée par le ministre britannique des Transports d'une forte amende pour sa gestion catastrophique du dernier épisode neigeux sur Londres. Plusieurs autres aéroports européens ont eux aussi dû fermer ces jours derniers. Et pour la même raison : les profits d'abord, et après eux le déluge (neigeux) !

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