Toyota - Onnaing (Nord) : Mécontentement sur les salaires22/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2212.gif.445x577_q85_box-0%2C7%2C174%2C233_crop_detail.png

Dans les entreprises

Toyota - Onnaing (Nord) : Mécontentement sur les salaires

La direction de l'usine et les actionnaires du groupe Toyota pleurent la bouche pleine. Ils disent et répètent que 2010 est l'année la plus difficile pour l'usine d'Onnaing... Mais sans rien démontrer, et ils vont même jusqu'à dire « on travaille à perte », espérant que les travailleurs les croient sur parole ! C'est que, depuis décembre, les négociations annuelles sur les salaires sont engagées.

D'avril à octobre 2010, le groupe Toyota a déclaré 2,5 milliards d'euros de bénéfices... en six mois seulement ! Est-ce là une année difficile ? Pour les actionnaires certainement pas. En revanche, pour les travailleurs, il n'en est pas de même. Eux n'auront que 0,9 % d'augmentation générale et un budget de 0,3 % pour les augmentations individuelles.

Le mécontentement étant important, les militants des deux syndicats qui ont animé la grève il y a un an et demi - FO et la CGT - ont proposé aux travailleurs de se réunir en assemblée. Il y a eu du monde aux assemblées d'information jeudi 16 et vendredi 17 décembre pendant la pause repas, trop courte. Entre 250 et 300 en équipe du matin et plus de 300 en équipe d'après-midi, malgré les menaces et les intimidations d'une partie de l'encadrement. Tous en sont repartis contents. Certains représentants d'autres syndicats, qui sont d'habitude contre les assemblées, ont pu y prendre la parole.

D'autres assemblées sont prévues, mais déjà l'idée de préparer des actions collectives, des débrayages et même une grève progresse pour un nombre croissant de travailleurs.

Une évidence se répand : de l'argent, Toyota en a plein les caisses, et même si les ventes baissent, les profits montent par l'aggravation de l'exploitation. L'idée d'une augmentation uniforme des salaires plutôt qu'en pourcentage a aussi fait de grands pas.

Les mensonges répétés ainsi que le mépris affiché par certains cadres de direction font que les travailleurs sont de plus en plus nombreux à ne plus croire les chiffres alarmistes avancés par Toyota, et à penser qu'il faudra se donner les moyens de se procurer toutes les informations qu'on cache aux salariés.

Mais surtout, c'est la fierté ouvrière, véhiculée par des militants bien plus nombreux aujourd'hui qu'il y a quelques années, qui devient contagieuse dans cette usine où la moyenne d'âge n'est que de 32 ans.

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