Les salaires des grands patrons crèvent les plafonds22/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2212.gif.445x577_q85_box-0%2C7%2C174%2C233_crop_detail.png

Leur société

Les salaires des grands patrons crèvent les plafonds

Carlos Ghosn, le patron de Renault-Nissan, est, selon le cabinet d'analyse financière Proxinvest, le mieux payé de tous les PDG des groupes capitalistes du CAC 40. En 2009, il s'est fait verser 9,2 millions d'euros, l'équivalent de sept siècles de salaire pour un travailleur payé au smic.

Se voulant le représentant des intérêts des actionnaires, Proxinvest s'insurge d'ailleurs sur le fait qu'une grande partie de cette coquette rémunération, acquise par Carlos Ghosn en tant que patron de Nissan, ait été pour ainsi dire dissimulée auxdits actionnaires. Le cabinet a même lancé une pétition à ce sujet, estimant que « peut-être seul l'arbitrage des actionnaires est en mesure de contenir les excès »...

Le PDG de Renault, vraisemblablement, n'a pas l'intention de s'oublier quand le groupe devrait, selon le journal Le Figaro, renouer avec les milliards de profits de la décennie précédente.

Renault devrait annoncer 3,3 milliards d'euros de profits, pour l'année 2010, une somme proche de celle de 2005 ; des records de ventes de voitures sont d'ores et déjà battus et les prévisions pour 2011 sont encore en hausse. Côté cour, il n'y a pas à chercher bien loin l'explication de ces chiffres : dans les usines de production, à Flins, Sandouville, Douai, Maubeuge notamment, les emplois ont été supprimés par milliers et le projet récent de la direction prévoit d'en faire disparaître encore trois mille.

À l'économie réalisée sur la masse salariale correspond l'accroissement proportionnel de l'exploitation, dans les usines comme dans les centres de recherche. Car il n'est nullement question d'embauche, pas même pour remplacer les départs dans les ateliers. Quant aux salaires, ils sont pratiquement bloqués. L'augmentation générale décidée en 2010, à savoir 0,7 %, est loin de compenser la hausse des prix.

Or Renault a amplement les moyens d'augmenter les salaires de tous les travailleurs et pas seulement celui de son PDG et de ses hauts cadres. Il est tout aussi évident que des milliers d'emplois devraient être créés pour compenser les départs, partager le travail entre tous et alléger quelque peu la pression insupportable ressentie par les ouvriers et les employés.

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