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Dans les entreprises
Carrefour : «Concepts» modernes... et suppressions d'emplois
Depuis plusieurs années, Carrefour, sous la pression de ses actionnaires, s'est engagé dans une politique agressive de réduction des coûts, et essentiellement de la masse salariale.
Le nouveau directeur général, Lars Olofsson, a été nommé il y a deux ans avec un objectif : économiser 500 millions d'euros chaque année, ce qui s'est traduit concrètement par la suppression de 6 000 emplois depuis cette date. Pour cette mission, il a d'ailleurs été gratifié en 2009 d'une rémunération estimée à 9,7 millions d'euros entre salaire, bonus, stock-options et autres « actions gratuites ».
Au cours de l'année 2010, a ainsi été initié un projet de réorganisation du « back-office » (réception, gestion des stocks, administration, décoration...), qui supprime 1 200 postes sur un total de 1 800 en France.
2010, c'est surtout l'année du lancement d'un nouveau concept commercial : « Carrefour Planet », mis à l'essai d'abord dans les deux hypermarchés de Vénissieux et d'Écully, près de Lyon. Ce projet prévoit un nouvel agencement de la surface commerciale autour de petits espaces dédiés aux « grandes marques », ce qui se fait dans les Galeries Lafayette. L'espace de vente consacré aux rayons classiques et à leurs produits sera réduit, et on s'en doute avec lui... le personnel. Mais surtout, en déléguant la gestion des stocks et la vente aux marques de fabricants, le groupe entend réduire le personnel sous statut Carrefour, puisque les marques auront recours à du personnel extérieur, dont on peut deviner qu'il sera plus précaire et encore plus exploité que le personnel Carrefour.
Carrefour Planet, c'est aussi la multiplication des caisses automatiques et des bornes interactives et, pour les clients qui ne trouveraient plus en rayons leurs produits habituels, le renvoi vers le site de vente sur Internet du groupe. Bref : tout ce qui permet de supprimer des emplois !
Personne n'est dupe, derrière la soif de « nouveauté » de la direction du groupe, on voit surtout la soif de profits de ses actionnaires, qui se partagent chaque année 600 à 700 millions d'euros de dividendes, mais qui en revendiquent toujours plus. Les 130 000 salariés de Carrefour France devront leur opposer leurs propres revendications, et pour cela faire jouer leur force collective.