En 2004, la direction de l'équipementier allemand Bosch menaçait les travailleurs de délocaliser la fabrication de pompes à injection produites dans son usine de Vénissieux. C'était un chantage. Il fallait, disait-elle, que les travailleurs acceptent de passer de 35 heures à 36 heures de travail, de réduire leurs RTT, pour sauver les emplois.

Début décembre, il était annonçé que la société Bosch « sauvait » 150 emplois à Vénissieux, en reconvertissant sa production. Les pompes à injection diesel seraient abandonnées et le site reconverti à la production de panneaux solaires photovoltaïques. Or cette usine emploie aujourd'hui 500 personnes. Que vont devenir les 350 autres salariés ? Ils risquent de faire les frais de ces nouveaux choix patronaux. Ce ne sont donc pas 150 emplois qui sont maintenus, mais 350 qui sont supprimés, avec d'ailleurs la bénédiction de la CFDT locale. Au nom de celle-ci, son secrétaire a déclaré voir là « une victoire extraordinaire... les fruits d'un an de travail syndical qui conduit aujourd'hui, fait exceptionnel, à sauver un site promis à la fermeture ».

Le site sera peut-être sauvé - pour combien de temps - mais pas la majorité des salariés. Quant à ceux qui restent, ils risquent comme à chaque fois en pareilles circonstances de voir leurs conditions de travail empirer.