Avec les intempéries, la semaine n'a pas été triste à l'aéroport de Roissy. La presse a parlé des passagers, mais pour ceux qui travaillent dans la zone, ce n'était pas mieux.

D'abord, pour les travailleurs qui viennent à des heures où il n'y a pas de transports, il était très difficile d'arriver au travail et d'en repartir. Certains ont mis cinq ou six heures pour rentrer chez eux. Et comme il y eut de toute façon moins de salariés présents, la direction a écourté les pauses.

Ce sont les pistes où décollent les avions qui ont été déneigées en priorité. Rien n'a été fait pour l'acheminement des marchandises venant du fret, ou pour les camions d'approvisionnement, alors que les accès étaient verglacés. Pour la direction, il fallait faire le boulot comme si de rien n'était. Tant pis si on prenait des risques.

Les agents de sûreté ont dû sortir sur les pistes en chaussures basses de sécurité. Sans même avoir des bottes, comme les agents de piste.

Côté passagers, c'était bien sûr la pagaille : vols annulés, pas d'information sur le vol et aucune compagnie joignable. ADP, sur son site, donnait pour toute information « vol annulé ». Le personnel en gilet orange a eu beau se démener, que pouvait-il faire sans moyens ni infos !

Le temps d'un week-end, Roissy est ainsi devenu un grand dortoir avec des milliers de passagers qui ont dormi ou essayé de dormir sur place.

La presse compatit aux malheurs des vacanciers... en oubliant que, pour faire fonctionner un grand aéroport, il faut aussi des employés, hommes et femmes, à qui la direction ne fait aucun cadeau, Noël ou pas.