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Leur société
Rythmes scolaires : Vraie question, réponses biaisées
Une mission parlementaire d'information vient de remettre en cause la semaine de quatre jours, mise en place en 2008 par Xavier Darcos, le précédent ministre de l'Éducation nationale.
Ses conclusions incitent clairement à revenir aux quatre jours et demi de temps scolaire à l'école primaire, sans choisir entre le mercredi et le samedi matin. Elle évoque également l'utilité d'une diminution de l'horaire quotidien des jeunes élèves, couplée avec une réorganisation des vacances scolaires, notamment des deux mois d'été.
Il y a deux ans, une réelle levée de boucliers avait eu lieu, de la part de plusieurs syndicats d'enseignants, de la fédération FCPE de parents d'élèves et de pédiatres et chronobiologistes : la coupure de deux jours instaurée par Darcos semblait trop longue et désynchroniserait les enfants. Les rapports entre parents et enseignants pâtiraient de la suppression des cours du samedi matin, instant idéal de rencontre pour beaucoup, et la disparition de deux heures hebdomadaires d'activité scolaire, plus ou moins compensées pour quelques-uns par de l'aide en petit groupe au-delà de l'horaire commun, serait forcément préjudiciable.
À quelle motivation répondait donc le ministre Darcos ? Evidemment, aux impératifs gouvernementaux de supprimer des postes d'enseignants, en l'occurrence ceux des maîtres de Rased, ces enseignants spécialisés qui prenaient à part certains élèves en difficulté jusqu'à ce que celles-ci soient résolues. Mais il satisfaisait aussi les parents favorisés, qui pouvaient ainsi quitter la ville pendant deux jours avec leur famille, ainsi que les professionnels du tourisme pour lesquels s'ouvrait un nouveau marché.
Les protestations de certaines communes en difficulté pour organiser les « aides personnalisées » censées remplacer les deux heures supprimées, celles des éducateurs, des médecins, de nombreux parents, rien n'y fit.
L'actuel débat sur les rythmes scolaires, dans lequel s'inscrit le rapport de cette mission parlementaire, mettra-t-il les vraies questions à l'ordre du jour ? On voit déjà l'association des maires de stations de montagne plaider pour deux jours pleins de repos le week-end, dans le but de « favoriser la fréquentation des sations de montagne par la clientèle de proximité ». Quant à Luc Chatel, le successeur de Darcos, il y a peu de chances qu'il soit plus enclin que son prédécesseur à réorganiser l'école autour du seul intérêt des élèves. Et encore moins à remettre en cause les dizaines de milliers de suppressions de postes d'enseignants et d'autres adultes dans les établissements scolaires.