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Leur société
RSA-jeunes : La mesure bidon de Sarkozy
Le dispositif du RSA-jeunes qui, depuis le 1er septembre, étend le RSA aux jeunes de moins de 25 ans, n'a eu, selon les Caisses d'allocations familiales qui effectuent les paiements, que 3 400 bénéficiaires au lieu des 160 000 potentiels.
La mesure avait été annoncée il y a deux ans, fin 2009, par un discours de Sarkozy. À ce moment, le président avait prononcé des paroles ronflantes sur la jeunesse dans le but, disait-il, de « donner une chance à chaque jeune », de leur permettre de « se construire un avenir », « d'avoir une autonomie », etc. C'est dans ce cadre qu'il avait demandé à Martin Hirsch, alors ministre, qui avait précédemment mis au point le RSA (revenu de solidarité active), de préparer un RSA-jeunes.
En fait, bon nombre de parlementaires de droite n'en voulaient pas. Il n'était pas question pour eux de favoriser ce qu'ils appelaient « l'assistanat » parmi les jeunes. Malgré tout, le RSA-jeunes a été lancé mais, attention, en y mettant de sérieuses limites. Il ne s'agissait pas de s'adresser aux étudiants par exemple, mais uniquement aux jeunes travailleurs. Et tellement travailleurs que les prétendants devaient avoir effectivement travaillé deux ans en équivalent temps plein au cours des trois années précédant leur demande de RSA.
C'était donc très restrictif, dès le départ. Et même les 160 000 jeunes concernés, selon l'Élysée, seraient restés une minorité parmi tous les jeunes qui galèrent ou sont au chômage. Mais, trois mois après sa mise en application, cette goutte dans l'océan s'avère une minuscule gouttelette, avec à peine 3 400 bénéficiaires. C'est qu'il est évident que la majorité des jeunes travailleurs n'arrivent pas à avoir ces fameux deux ans de travail en équivalent temps plein durant les trois années précédentes.
Aujourd'hui, l'objectif du gouvernement serait ramené à verser ce RSA à environ 15 000 jeunes. Entre les annonces gouvernementales et la réalité, il n'y a plus une différence, mais un gouffre.