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Leur société
Rafale de déboires pour l'avion de Dassault
Le président brésilien Lula a annoncé que la décision d'acheter à la France 36 avions de combat Rafale serait prise après l'investiture de Dilma Rousseff, qui prendra sa succession le 1er janvier 2011. Une fois de plus, la vente du fleuron de Dassault semble incertaine, sinon compromise. Mais selon Michèle Alliot-Marie, la ministre des Affaires étrangères, elle est toujours possible, le Rafale étant, « de toute évidence, un avion de combat polyvalent qui est certainement le meilleur sur le marché actuellement ». Le meilleur ? C'est elle qui l'affirme mais, en tout cas, il est bien plus cher que ses concurrents immédiats.
Une dizaine de pays, qui s'étaient déclarés intéressés par le Rafale, se sont désistés les uns après les autres et, depuis vingt-trois ans Dassault n'a pas réussi à vendre un seul de ses appareils en dehors de ceux achetés par l'État français, toujours prêt à voler au secours de la sixième fortune de France.
Mais avec le Brésil, cocorico ! le Rafale allait enfin connaître un débouché à l'étranger. Et ce « contrat historique » était dû à Sarkozy qui, lors de son voyage au Brésil, n'avait ménagé ni sa peine ni les cadeaux puisque, face à l'objection de Lula qui trouvait « absurde » le prix de 80 millions de dollars par appareil, il annonçait que « la France était disposée à procéder à un transfert sans restrictions de renseignements technologiques ».
Il n'y a pas que le prix du Rafale qui soit absurde, mais tout ce système économique où les États dépensent des milliards en armements - ce qui est aussi une façon de subventionner de grands groupes capitalistes - tandis que des peuples n'ont même pas de quoi subvenir à leurs besoins élémentaires. Au mieux, ces engins de guerre finiront à la poubelle, parce qu'ils sont vite technologiquement dépassés ; au pire, ils seront utilisés pour semer la mort et la destruction. Sur tous les plans, c'est une rafale de gâchis.