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Leur société
Hortefeux, Mercier, Fillon : Attelage branlant au gouvernement
Vendredi 10 décembre, le tribunal de Bobigny a condamné sept policiers, accusés d'avoir fabriqué un faux procès-verbal, à des peines allant de six mois à un an de prison ferme. Le parquet, qui dépend du gouvernement, a aussitôt déclaré qu'il ferait appel de ce jugement.
Quant à Brice Hortefeux, il s'est élevé contre cette condamnation qui, selon ses dires, peut « légitimement apparaître comme disproportionnée », et il a assuré de sa « compréhension » les policiers qui manifestaient devant le tribunal.
Alors qu'ils poursuivaient un voleur, les policiers incriminés avaient blessé un de leurs collègues. Ils avaient ensuite couvert leur maladresse en rédigeant un faux procès-verbal dans lequel ils accusaient un automobiliste innocent que, en plus, ils avaient tabassé. S'il n'y avait pas eu d'enquête révélant la vérité, ce dernier risquait la prison à perpétuité !
Hortefeux, qui ne soutient pas les policiers quand ceux-ci réclament plus d'effectifs pour faire face à leurs tâches, tente de se rattraper en les couvrant lorsqu'ils commettent un délit ! Le ministre de l'Intérieur se place au-dessus de la loi que ses services sont pourtant censés faire appliquer, puisqu'il s'est permis de commenter une décision de justice, ce qui est passible de poursuites judiciaires, et il a continué dans cette voie en déclarant dimanche 12 décembre sur France Inter que ses propos, il « les confirme, les revendique et les assume ».
Ces proclamations ont créé une certaine confusion au sein du gouvernement. Le ministre de la Justice, Michel Mercier, s'est senti obligé de défendre les magistrats, ainsi accusés par la police d'être laxistes envers les délinquants et durs envers les policiers. Fillon a ensuite joué les arbitres au-dessus de la mêlée, déclarant que les policiers avaient été condamnés pour « des faits indiscutables ».
Eh oui, au gouvernement, il faut bien se partager le travail : à Hortefeux de soigner ses policiers et au-delà l'électorat réactionnaire prêt à considérer la police comme intouchable. Au ministre de la Justice de protéger les siens. Et enfin, à Fillon de veiller sur tous ; ça doit être cela qu'il appelle un travail d'équipe... où chacun tire dans sa propre direction.