L'Établissement français du sang (EFS), qui emploie 9 700 salariés, fait partie de ces « opérateurs de l'État » victimes des mesures d'austérité présentées par François Baroin, le ministre du Budget.

Les analyses des échantillons des dons de sang (détermination des groupes sanguins, vérification que le sang collecté est sain) seront désormais regroupées sur quatre sites, à Angers, Annecy, Lille et Montpellier, où ne travailleront plus que 140 salariés environ. Cela entraînera la fermeture des dix autres sites existant actuellement, où travaillent 260 salariés. D'après les syndicats, la direction de l'EFS attend de ces mesures douze millions d'économies en 2012. La direction refuse de confirmer ces chiffres et affirme que cette restructuration permettra « d'améliorer la sécurité et la qualité du service ».

On peut en douter. La sécurité sera-t-elle améliorée, avec des fourgons qui devront désormais parcourir des distances bien plus longues pour acheminer les échantillons provenant des 150 sites de collecte dans tout le pays ? Et comment parler d'amélioration du service, alors que les syndicats estiment que l'utilisation des plaquettes sanguines (un des composants du sang) pour les malades sera retardée d'un jour, alors que leur durée d'utilisation est de cinq jours ?

En fait le gouvernement, pour faire des économies, a taillé à coups redoublés dans les dépenses de santé : déremboursement des médicaments, franchises médicales, fermetures d'hôpitaux et de maternités de proximité. Avec le regroupement des centres d'analyse, c'est un nouveau coup porté au le système de santé publique.

Pour protester contre ces fermetures de centres et ces mesures d'austérité, les salariés de l'Établissement français du sang se préparaient à faire grève le jeudi 16 décembre.