Ateliers d'Air France Orly, Villeneuve et Roissy : Faut pas nous prendre pour des flocons...15/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2211.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Ateliers d'Air France Orly, Villeneuve et Roissy : Faut pas nous prendre pour des flocons...

« Attention, la neige, ça glisse » tel était le thème des notes de service que, quelques jours avant les importantes chutes de neige des 8 et 9 décembre, la direction d'Air France, au courant du risque météo, avait fait apposer dans les ateliers et hangars d'Orly. Mais cela n'a pas empêché la même direction de ne faire ni saler ni sabler les allées des parkings ou celles conduisant aux hangars, d'où plusieurs accidents.

À Orly-Nord, Villeneuve-le-Roi et Roissy (principaux sites d'Air France Industrie en région parisienne), Air France n'avait pas non plus prévu que de nombreux travailleurs, notamment en équipes, qui habitent en lointaine banlieue, ne pourraient ni rentrer chez eux le mercredi 8 ni venir travailler le jeudi 9.

Ainsi, des magasiniers des ateliers de Roissy ont dû passer la nuit sur place. Quant à Orly-Nord, à la Grande visite des avions, une quinzaine de travailleurs (et bien plus sur l'ensemble du site), qui étaient bloqués par la neige, ont dû dormir dans les locaux. À Éole, l'usine qu'Air France a récemment fait construire à Villeneuve-le-Roi, certains naufragés de la neige ont même pu constater que la direction, par imprévoyance ou souci d'économies, n'avait pas suspendu la temporisation du chauffage qui coupe celui-ci durant la nuit.

À Roissy, mince satisfaction, des travailleurs de l'équipe du soir ont croisé pour la première fois certains chefs à la cantine, ces derniers ayant préféré ne pas risquer de partir plus tôt, de crainte de se voir bloqués sur les routes.

Le lendemain, jeudi 9, parmi ceux qui avaient pu venir travailler, les discussions allaient bon train sur la galère des retours de la veille : de nombreux travailleurs avaient passé quatre, cinq heures ou plus sur les routes. Un travailleur de l'équipe du matin, surpris par la neige alors qu'il quittait Orly à 14 heures, n'est rentré chez lui qu'à 4 heures du matin, heure à laquelle il aurait dû repartir ! Mais, même si la situation a heureusement été moins éprouvante pour la majorité, le 9 au matin dans les ateliers et les hangars une proportion importante de travailleurs manquaient à l'appel, faute d'avoir pu arriver.

Dans certains cas, l'encadrement a fermé les yeux. Mais le plus souvent, même pour ceux qui avaient suivi les conseils des autorités demandant de ne pas prendre sa voiture, la direction fit savoir qu'elle allait retenir ou faire rattraper les heures manquées. À la Maintenance de Roissy, à l'atelier des Moteurs, un chef a même osé téléphoner à de jeunes ouvriers pour essayer de les faire venir au travail, malgré la galère sur les routes. Et puis quoi encore !

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