Smic : Toujours les mêmes arguments mensongers08/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2210.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

Smic : Toujours les mêmes arguments mensongers

Le smic ne sera revalorisé que de 1,6 ou 1,7 % au 1er janvier 2011, passant de 8,86 à environ 9 euros de l'heure ! Et il ne s'agit que du salaire brut.

Un rapport d'experts chargé de donner leur avis sur l'évolution du salaire minimum, rendu public par le ministère du Travail mardi 30 novembre, a en effet suggéré de ne pas augmenter le smic plus que la revalorisation liée à l'inflation. Et le gouvernement a évidemment approuvé un tel avis... patronal.

Mais dire que 14 centimes de l'heure constitue « une revalorisation liée à l'inflation » est tout simplement cynique. Car tous les travailleurs le savent en faisant leur course, ou tout simplement au moment de payer leur loyer, les prix augmentent, et bien plus que de 1,6 %. Un seul exemple : le gouvernement vient de donner son accord pour une augmentation des tarifs SNCF à partir du 1er janvier 2011, alors que le prix des billets a déjà subi une hausse de 3,5 % en 2009.

L'argument avancé pour justifier qu'il n'y ait pas de coup de pouce supplémentaire sur les bas salaires ne brille pas par sa nouveauté. « Il convient d'éviter des évolutions trop rapides du smic qui, en faisant peser un risque important sur l'emploi, se retournent contre ceux que le salaire minimum doit protéger », avancent ces experts qui ne sont certainement pas payés au smic. La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, a bien entendu justifié cette position, en avançant que « la stratégie des coups de pouce est inefficace pour la création d'emplois et la lutte contre la pauvreté ». L'augmentation de salaire qui empêcherait les patrons d'embaucher, c'est un vieux refrain qui a conduit tous les gouvernements, depuis vingt ans, à abaisser le coût du travail en diminuant les cotisations sociales.

Les travailleurs se rendent bien compte que les actionnaires, banquiers et industriels continuent de toucher de confortables dividendes, et qu'ils auraient largement de quoi embaucher et payer des augmentations de salaires conséquentes. Reste à les y contraindre.

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