Parti Socialiste : La bataille des primaires a démarré08/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2210.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

Parti Socialiste : La bataille des primaires a démarré

La campagne électorale pour l'élection présidentielle de 2012 est largement engagée au sein du Parti Socialiste, dont la direction prétendait, il y a quelques jours encore, vivre une période d'union exceptionnelle.

Ségolène Royal est entrée en lice, à la surprise, feinte ou réelle, de ses partenaires, postulant pour les primaires que ce parti envisage d'organiser en juin 2011. C'est de la triche, disent ses rivaux, alors que le dépôt des candidatures n'était prévu qu'en juin 2011. Comme si eux-mêmes n'étaient pas tous déjà sur les rangs, s'arrangeant pour se faire inviter devant les caméras et les micros si accueillants.

Cette procédure des primaires, dont le PS s'est fait le champion, introduirait, uniquement pour lui, une étape de plus dans la course à l'Élysée. Mais elle serait un moyen, prétendent ses partisans, de rendre l'élection plus démocratique, puisque les citoyens - et pas forcément seulement les adhérents du PS - pourraient intervenir dans le choix des candidats issus du parti et même au-delà. Arnaud Montebourg, qui est à la fois le promoteur et l'organisateur de cette opération, déclare qu'il s'est minutieusement informé sur le fonctionnement du système similaire qui existe aux États-Unis. Prendre les élections américaines comme modèle d'une consultation démocratique, il faut le faire !

Ces primaires, si elles se mettent en place, permettront à celui qui l'emporterait dans cette présélection de prétendre qu'il a été choisi par le peuple. Comme si les Valls, Hollande, Aubry, Strauss-Kahn, Royal et quelques autres, qui se bousculent déjà sur la ligne de départ, pouvaient passer pour une émanation de la population, alors que, cela ne fait de doute pour personne, ils se sont mis en avant pour servir leurs ambitions et non les intérêts de leurs électeurs en se soumettant à leur contrôle.

Les primaires ne sont donc qu'un épisode supplémentaire qui se rajoute, en la compliquant, à la comédie que constitue l'élection présidentielle. Le faux suspens que cela instaure fait opportunément écran. Cela évite aux postulants socialistes de parler programme et idées. Ils peuvent éluder de cette façon la question brûlante de l'heure : comment faire en sorte que ce ne soit pas au monde du travail que l'on fasse payer la crise ?

La droite se frotte les mains, espérant que ces affrontements dérisoires de son opposition lui redonnent l'espoir de l'emporter, en dépit des pronostics des sondages. Elle aurait tort de se croire mieux lotie. Elle a aussi sa part de choc des ambitions, à commencer par l'affrontement entre Villepin et Sarkozy.

Chacun est donc dans son rôle dans la pièce que les uns et les autres se préparent à jouer pour tenter de faire diversion à des problèmes réels, et surtout aux moyens de les affronter efficacement.

Il y a d'une part les mesures que le gouvernement prépare, prolongeant les attaques contre les retraites que vient de subir le monde du travail. Il faudra y faire face, d'autant plus que le PS ne s'engage même pas, s'il parvenait au pouvoir, à les abroger. Il y a surtout la crise qui s'aggrave et exigerait que les travailleurs interviennent d'urgence pour imposer leurs exigences, sans s'en laisser détourner par la perspective illusoire des échéances électorales.

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