Neige et pagaille sur les routes... et désengagement de l'État08/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2210.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

Neige et pagaille sur les routes... et désengagement de l'État

La neige, tombée en abondance ces derniers jours en France, a créé une belle pagaille sur les routes. Qui n'a pas entendu « Mais que fait la DDE ? » ou « La DDE n'a pas fait son boulot » ? Et pour cause ! Les DDE (Directions départementales de l'équipement) n'existent plus ! L'État se désengage et l'entretien des routes est réparti entre les diverses collectivités locales.

Ainsi, dans le cadre des lois de décentralisation, la grande majorité des routes, y compris les ex-nationales, sont aujourd'hui gérées et entretenues par les départements. Leur entretien était auparavant assuré, jusqu'aux derniers transferts en 2007, par l'État, via les DDE qui, elles, ont disparu dans la réorganisation des administrations.

L'État, lui, n'a gardé la gestion que de quelques grandes routes nationales dites « structurantes » et des voies rapides, en créant en 2007 les Directions interdépartementales des routes (les DIR).

Les communes, de leur côté, sont autonomes depuis longtemps sur ce plan et utilisent leurs propres services municipaux. Mais les communes trop petites, surtout en montagne, profitaient bien souvent de l'aide des services de la DDE pour l'entretien hivernal, à moindre coût, voire gratuitement. Mais après le transfert de compétences, les Conseils généraux abandonnent cette aide et les municipalités doivent désormais avoir recours à des services privés, très onéreux pour elles.

Enfin, comme pour tous les services publics, l'État réduit les effectifs et les moyens de fonctionnement. Pour 2011, le gouvernement annonce une réduction de 27 % des crédits d'entretien des routes nationales. D'après la CGT, rien que les crédits de fonctionnement pour la viabilité hivernale passeront de 169 millions d'euros en 2010 à 153 millions d'euros en 2011, soit 10 % de réduction. Pour faire des économies, l'imagination ne manque pas du côté des décideurs, comme la dernière innovation qui consiste, sur les voies rapides, à ne déneiger que la seule voie de droite dans un premier temps, et la voie de gauche huit heures après. On imagine les conséquences, alors que le déneigement de ces tronçons pose déjà problème du fait de la congestion du trafic autour des agglomérations.

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