Longuet, Bertrand et les 35 heures : Franchement antiouvrier08/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2210.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

Longuet, Bertrand et les 35 heures : Franchement antiouvrier

Gérard Longuet, président du groupe UMP au Sénat, dépité de n'avoir pas reçu de maroquin ministériel lors de la dernière distribution, s'est épanché dans Le Monde. Parlant des 35 heures, il a affirmé que les 22 milliards d'euros de compensations touchés chaque année par le patronat coûtent cher, alors que ses semblables sont d'habitude extrêmement discrets sur cette question. Il a ajouté que la seule solution était de faire travailler les salariés « plus pour le même prix », ce qui est certes l'intention du patronat et du gouvernement, mais qu'ils se gardent en général d'annoncer si crûment.

Le ministre du Travail Bertrand, fraîchement nommé, lui a immédiatement répondu sur France-Inter, d'une part, que les 35 heures n'existaient plus de fait, d'autre part, que les 22 milliards étaient indispensables aux entreprises. Et d'ajouter mollement que les travailleurs ne souhaitaient pas « travailler plus pour le même prix ». Sans blague...

Nulle contradiction pourtant entre les deux larrons : la loi des 35 heures, concoctée par la gauche et revue par la droite, comporte bien un double cadeau au patronat : la flexibilité, plus les subventions. Et la réduction du temps de travail est de moins en moins effective pour les travailleurs, du fait de cette flexibilité, tandis que le blocage des salaires réduit le pouvoir d'achat.

Comme quoi on en arrive bien à faire « travailler plus, pour le même prix ». Sauf pour les patrons qui, en plus, touchent le gros lot.

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