Un incendie a ravagé pendant plusieurs jours le mont Carmel, situé au nord d'Israël, près de la ville de Haïfa. Il a fait plus de quarante morts et de nombreux autres blessés. Les 370 pompiers qui ont été déployés sur les lieux du sinistre, même aidés par des renforts de l'armée, n'ont pu maîtriser les flammes. Devant le manque de moyens, le gouvernement a été contraint de faire appel à l'aide extérieure, dont celle de la Turquie, de la France, des États-Unis et de la Grèce. L'Autorité palestinienne a, elle aussi, dépêché vers la région de Haïfa trois camions de pompiers. Malgré les difficultés du gouvernement israélien à faire face à la catastrophe, l'incendie n'a finalement été maîtrisé que le 6 décembre.

Les forêts qui viennent d'être détruites sont de plantation récente. Constituées majoritairement de pins, elles ont été introduites par le Fonds national juif, pas seulement sur le mont Carmel mais partout en Israël. La forêt palestinienne a été éradiquée, les oliviers déracinés et remplacés par des essences venues d'Europe. Quelque 260 millions d'arbres ont ainsi été plantés, pour la plupart des pins, dissimulant les ruines des villages palestiniens que les colons sionistes étaient soucieux d'effacer. Proche du mont Carmel, une région a été baptisée « la Petite Suisse ». Les essences européennes qui y furent plantées viennent de partir en fumée.

En tout cas cet incendie aura montré que, s'il affiche sa puissance quand il s'agit de s'en prendre aux droits des Palestiniens, le gouvernement israélien se montre incapable de protéger sa population contre une telle catastrophe. Il y a en Israël un pompier pour 6 000 habitants, près de vingt fois moins qu'en France. Son armée, les armes sophistiquées dont il dispose peuvent écraser un peuple désarmé mais ne peuvent pas pallier la faiblesse des effectifs de la protection civile. Les bombes et la mitraille peuvent brûler des territoires et faucher des vies humaines, mais elles ne peuvent ni les sauver ni éteindre un incendie.