Élvéole, transports en commun du Douaisis : Dix jours de grève et une victoire08/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2210.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Dans les entreprises

Élvéole, transports en commun du Douaisis : Dix jours de grève et une victoire

Le SMTD (Syndicat Mixte des Transports du Douaisis) gère le réseau des bus et trams de la région de Douai. Son président était, jusqu'à sa démission suite à cette grève menée par la CFDT, le maire PCF de la commune d'Auby. La majorité des communes du Douaisis est à droite, mais le consensus fait que les responsabilités sont partagées et c'est ainsi qu'un membre du PCF se retrouve à gérer les transports. D'autres postes sont dévolus au PS et bien, sûr à l'UMP et aux divers partis de droite.

Tout ce petit monde ronronnait donc bien ensemble, mais la grève des employés du SMTD a changé la donne.

Elle a commencé le 22 novembre et s'est terminée le 2 décembre. C'est la CFDT qui a mené cette grève de dix jours, largement soutenue par 80 % des 200 salariés avec blocage de tous les bus et trams, assemblée générale tous les jours, piquet de grève permanent et nombreuses actions en direction de la population. Les grévistes sont même allés soutenir les travailleurs d'Ingersoll Rand, une entreprise locale occupée par les travailleurs qui luttent contre sa fermeture.

La CFDT est devenue majoritaire aux dernières élections professionnelles, supplantant la CGT qui s'était déconsidérée en s'occupant bien plus de gagner des postes de cadres pour ses délégués que de défendre les revendications du personnel. La CGT n'a cessé de dire qu'elle était contre la grève, mais ses délégués ne sont quand même pas allés jusqu'à tenter de forcer les piquets de grève.

Le personnel s'est mobilisé massivement pour réclamer des embauches et c'est ce qui est remarquable. Les grévistes réclamaient l'embauche en CDI de quatre employés en CDD et du responsable de la sécurité. Ces cinq salariés arrivaient en fin de contrat et le président du SMTD avait fait savoir qu'il n'était pas question de les embaucher, proclamant que « dans toutes les entreprises, c'est l'employeur qui décide des embauches, et pas les syndicats ». Il faisait surtout un blocage à propos du responsable de la sécurité, la CFDT affirmant au contraire que ce dernier faisait bien son travail et qu'il avançait des propositions utiles.

Mais dix jours sans aucun transport public dans le Douaisis, avec une grève qui ne reculait pas et demeurait très majoritaire, cela a fait bouger les lignes. Le président du SMTD s'est dit « lâché par les socialistes et pas soutenu par la droite ». Il a donc démissionné et l'élue municipale UMP qui le remplace a cédé aux revendications des grévistes. C'est donc la détermination de ceux-ci qui l'a emporté.

Le président du SMTD déclarait au cinquième jour de grève : « ce n'est pas un moment facile pour un élu communiste mais j'assume les conséquences de la présidence du SMTD. Je suis pour la transformation de la société, mais la lutte des classes se joue ailleurs. Elle passe, notamment, par les instances de gestion. » Il a finalement payé ses choix de gestionnaire, alors que les grévistes, eux, sont fiers d'avoir pu faire embaucher cinq salariés supplémentaires dans une entreprise de transport public qui en avait bien besoin.

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