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4-5 décembre : Le congrès de Lutte Ouvrière
Lutte Ouvrière a tenu son congrès annuel le week-end des 4 et 5 décembre et Nathalie Arthaud en a présenté les conclusions le 6 décembre au cours d'une conférence de presse.
La dictature des financiers et des capitalistes n'a jamais été aussi manifeste. Et les États, quels que soient les gouvernements, obéissent tous aux diktats des financiers. Ils acceptent de racler les fonds de tiroirs pour grossir les bénéfices des plus riches, qui en veulent toujours plus.
Ils ne sont pas gênés d'aller chercher le moindre euro dans la poche des travailleurs, y compris des plus pauvres, pour satisfaire les financiers.
Il n'y a aucune illusion à se faire dans un éventuel retour du Parti Socialiste au pouvoir en 2012. Il y a des différences entre la gauche et la droite mais, quand elle est au pouvoir, la gauche ne veut pas faire payer le grand patronat, elle ne veut pas s'affronter. Pour ne pas être étranglé par les marchés financiers, il faudrait faire payer aux banquiers les dégâts qu'ils ont causés et il faudrait les empêcher de nuire. Mais ce n'est pas Dominique Strauss-Kahn qui va leur déclarer la guerre, tous les financiers le plébiscitent !
S'affronter aux financiers, s'affronter au grand patronat, voilà ce que la situation exigerait. Stopper leurs plans de licenciements, embaucher les CDD, les intérimaires, ça ne représenterait qu'une infime partie des bénéfices patronaux. Augmenter les salaires, ça ne les mettrait pas sur la paille. Mais, pour obtenir cela d'eux, il faudrait le leur imposer, taper du poing sur la table. Toutes choses que le Parti Socialiste est incapable de faire.
Pour nous, l'« alternative politique » c'est que les travailleurs rendent coup sur coup. Qu'ils utilisent leurs propres armes, la grève, les manifestations, les armes de la classe ouvrière. Qu'ils combattent par en bas les mesures prises par la bourgeoisie. C'est une autre façon de faire de la politique : pas en se reposant sur les élections, pas en se reposant sur un président et quelques centaines de députés et sénateurs, qui se font élire et finissent par voter contre l'avis de la grande majorité.
C'est le seul moyen d'imposer les mesures que la situation économique exige, c'est-à-dire l'expropriation des banquiers, le contrôle des travailleurs sur les entreprises, et les mesures contraignantes vis-à-vis du patronat, comme l'interdiction des licenciements et le partage du travail, qui seules sont en mesure de mettre fin au chômage.
Dans les mois à venir, nous allons nous employer à populariser toutes ces idées. Nous le ferons dans les entreprises, au travers de nos bulletins qui sont pour nous un moyen privilégié de défendre notre politique dans la classe ouvrière. Mais pour toucher plus de travailleurs, y compris ceux qui sont au chômage ou qui travaillent dans de plus petites entreprises, nous continuerons cette année encore à assumer une présence militante dans les villes et les quartiers populaires, en allant directement discuter avec les habitants.
Puis le congrès a décidé que nous profiterons bien sûr de l'élection présidentielle pour diffuser plus largement nos idées et notre programme. Il a été voté la participation de Lutte Ouvrière à l'élection présidentielle de 2012, et également que Nathalie Arthaud sera notre candidate. Notre campagne sera un prolongement naturel de notre activité militante.
Lutte Ouvrière a fait aussi un bilan sur le plan international des guerres en Irak et en Afghanistan, une guerre qui se mène avec la participation des troupes françaises, évoquant aussi la situation au Moyen-Orient.
Et, comme nous le faisons chaque année, nous avons consacré un temps important aux interventions de nos camarades étrangers, qui militent sur les mêmes bases que nous dans une dizaine de pays. Leurs interventions ont montré une chose : que ce soit dans les pays riches ou dans les pays les plus pauvres, la crise se traduit par un sauvetage des couches les plus riches et par une aggravation catastrophique des conditions de vie des classes populaires.
Pour finir, Lutte Ouvrière a procédé à l'élection de ses organismes de direction, Comité central et Comité exécutif.