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Leur société
Sanofi Aventis : L'art de dorer la pilule
Le laboratoire Sanofi Aventis vient de commercialiser en France un nouveau médicament, Multaq, destiné à traiter la fibrillation auriculaire, un trouble du rythme cardiaque.
Jusqu'à présent on utilisait l'Amiodarone du même laboratoire, molécule efficace mais présentant l'inconvénient de contenir de l'iode nécessitant, entre autres, d'interrompre temporairement le traitement pour éviter l'accumulation d'iode dans l'organisme.
Le Multaq ne présente pas cet inconvénient mais il ne serait pas aussi efficace que l'Amiodarone, ce qu'a montré en avril 2010 une étude américaine menée auprès de 30 000 patients. En juin 2010 les autorités de santé françaises avaient donc conclu que le Multaq, ne présentant « aucun avantage démontré par rapport à l'Amiodarone », son SMR (service médical rendu) ne serait que « modéré » et son remboursement par la Sécurité sociale de 35 %.
Mais en septembre 2010, à la suite d'une nouvelle étude de la Société européenne de cardiologie, qui reconnaît toujours que le Multaq est moins efficace que l'Amiodarone mais qu'il serait mieux toléré, les autorités de santé françaises font passer le SMR du produit de « modéré » à « important » et son taux de remboursement de 35 à 65 %.
En novembre 2010 le médicament est donc disponible en pharmacie et remboursable à 65 %, mais cela pour un coût de 83,39 euros par mois de traitement contre... 9,83 euros pour un mois de traitement avec l'Amiodarone. Une très bonne nouvelle pour les actionnaires de Sanofi Aventis qui annonce espérer des recettes de plus d'un milliard et demi d'euros pour le Multaq à l'horizon 2014.
Et puis aussi un grand merci pour des experts déjà largement mis à contribution en 2009 pour promouvoir le vaccin contre la grippe A.