Noter ou non les élèves de primaire ? L'arbre ne doit pas cacher la forêt24/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2208.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C240%2C323_crop_detail.png

Leur société

Noter ou non les élèves de primaire ? L'arbre ne doit pas cacher la forêt

Une vingtaine de personnalités, dont des pédagogues, psychiatres ou écrivains, ont appelé à la suppression des notes à l'école primaire. Ils dénoncent le système de notation sur 20 qui selon eux crée une compétition entre les élèves et « stigmatise » les plus faibles d'entre eux, leur ôtant « la confiance en soi qui est indispensable à la réussite scolaire ».

Ils suggèrent de s'aligner sur ce qui se pratique dans de nombreux pays, une évaluation par paliers, de A jusqu'à E.

Il est vrai qu'une notation pointue, de 0 à 20, semble plus appropriée pour départager les candidats à un concours que pour évaluer les progrès d'un élève de cours préparatoire. Cependant, il n'est pas dit que celui qui n'obtient que des E pendant toute son année scolaire ait nécessairement plus confiance en lui que s'il avait des 4/20 !

Partisans ou non du système de notation actuel, tous ceux qui sont en relation avec l'apprentissage scolaire s'accordent cependant à dire qu'une évaluation des élèves est indispensable, tout simplement pour leur permettre de savoir où ils en sont et quels sont leurs points forts et ceux sur lesquels ils doivent travailler plus afin de pouvoir progresser. Mais quelle que soit la forme de cette évaluation, l'essentiel réside avant tout dans l'explication qu'en donne l'enseignant, s'il prend le temps de discuter avec chaque élève et d'expliquer quelles erreurs ont été commises et comment il peut dépasser ses difficultés.

Or, avec plus de trente élèves par classe, sans compter les tâches administratives qui s'accumulent, cela devient trop souvent mission impossible pour le professeur. Et vu l'évolution de l'enseignement, où des dizaines de milliers d'emplois ont été supprimés ces dernières années, les situations d'échec scolaire ne peuvent que se multiplier, surtout dans les quartiers populaires où les élèves concentrent des difficultés de tout ordre.

À l'heure actuelle, le vrai débat qui doit se poser dans les écoles n'est pas tant le type de notation que l'insuffisance des moyens que l'État consacre à l'apprentissage des enfants et à la lutte contre l'échec scolaire.

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