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- Lutte ouvrière n°2206
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Retraites : après les manifestations du 6 novembre
Retraites des parlementaires : Ils se sacrifient... mais très modérément
Quand le projet de loi sur les retraites est venu à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, son président, Accoyer, a annoncé que celle des députés allait connaître « un effort de réforme sans précédent ». On allait voir ce qu'on allait voir !
Un système spécial de retraite, comprenant une double cotisation prélevée sur une indemnité de parlementaire très confortable, permet aux députés et aux sénateurs d'obtenir une retraite complète au bout de 22,5 ans de cotisation et, quand ils n'atteignent pas le nombre d'annuités, ils ne sont soumis à aucune décote. En conséquence, la retraite moyenne d'un député est de 2 700 euros par mois et de 4 400 euros pour les sénateurs, sans compter bien entendu leurs autres revenus qui peuvent se cumuler.
Donner un coup de rabot à ce système était une opération délicate. Un député UMP, Jacques Myard, a même piqué une grosse colère, parlant « d'imbécillité démagogique » et d'« antiparlementarisme primaire ». « Comparé au privé et à travail égal, on est des smicards », a-t-il ajouté, sans aller jusqu'à proposer de relever le niveau du smic à celui de l'indemnité que touchent les parlementaires !
En fait, la « réforme » d'Accoyer sur les retraites des députés n'a évidemment rien à voir avec celle que lui-même et ses collègues de droite ont votée à l'encontre des salariés. Les pensions des futurs députés en retraite devraient être diminuées en moyenne de 8 % en 2011 et de 30 % lors de la prochaine législature, mais la double cotisation qui permet d'accélérer l'obtention des annuités est maintenue, de façon facultative.
La situation des parlementaires en retraite reste bien éloignée de celle du commun des mortels, ce qu'Accoyer a justifié ainsi : « Il s'agit de veiller à ce que les citoyens qui choisissent de devenir des élus de la nation n'abandonnent pas ce projet pour des raisons matérielles. Il faut veiller à ce que la diversité socio-professionnelle de l'Assemblée soit autant que possible préservée. »
Si l'on comprend bien, il s'agit de garantir le train de vie des patrons, des gérants de société, des avocats et autres professions libérales, qui constituent l'immense majorité de ceux qui siègent au Parlement et qui prétendent faire don pendant quelques années de leur personne à l'Assemblée ou au Sénat ! À condition d'être remboursés au centuple.