Pôle emploi : Des économies cyniques sur le dos des salariés et des chômeurs10/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2206.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans les entreprises

Pôle emploi : Des économies cyniques sur le dos des salariés et des chômeurs

Mardi 9 novembre, les salariés de Pôle emploi étaient appelés à faire grève et à manifester dans de nombreuses villes contre les suppressions de postes prévues pour 2011.

Le directeur de cet établissement public, Charpy, donc le gouvernement, voudrait supprimer 1 800 postes d'ici la fin 2011 : 300 CDI qui ne seraient pas remplacés et 1 500 CDD non renouvelés.

Depuis plusieurs mois, Charpy avait annoncé et prévenu que Pôle emploi participerait à la réduction des déficits publics. Il ajoute qu'il faudra « se priver d'un certain nombre de moyens exceptionnels qui nous avaient été octroyés en 2009 et 2010 ». Les moyens en question, ce sont les salariés embauchés en contrats précaires pour faire face à un afflux de dossiers de chômeurs. En effet, selon le site Actuchômage, il y aurait 273 400 chômeurs de plus depuis janvier 2010.

Charpy a le culot de prétendre que ces économies se justifieraient par la réussite de la réorganisation, c'est-à-dire la fusion des ex-ANPE et Unedic. C'est une véritable provocation, selon les employés qui dénoncent la dégradation continue à la suite de cette fusion. À l'heure actuelle, un employé aurait entre 100 et 400 chômeurs à suivre, selon les régions. Il ne peut évidemment pas faire face à autant de demandeurs d'emploi. Les salariés dénoncent une charge de travail excessive, le stress qu'elle engendre, les mobilités forcées, les formations au rabais, une politique d'économies, alors que Pôle emploi paie cher des officines privées censées placer les chômeurs... sans plus d'efficacité.

On se rappelle que Lagarde, ministre de l'Économie, prétendait qu'un employé de Pôle emploi aurait la charge de soixante dossiers. On voit bien que, depuis son bureau, elle est loin de la réalité !

Les salariés de Pôle emploi, qui devraient pouvoir aider à soulager le désarroi des chômeurs, ne sont pas assez nombreux et font éclater leur colère à juste titre. Non seulement les patrons et les gouvernants détruisent les emplois, mais ils détruisent aussi ceux... de Pôle emploi.

À Paris, au terme de leur manifestation du 9 novembre, devant le siège de Pôle emploi à la porte des Lilas, les travailleurs se sont vu répondre par Charpy qu'il ne pouvait rien aux suppressions de postes «Cela se décidait plus haut», avant d'être arrosés de gaz lacrymogène par les CRS. Oui, décidément, il va falloir s'adresser «plus haut» !

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