Un retraité de 75 ans, interviewé par Le Monde des 31 octobre-1er novembre, se déclare favorable à la réforme des retraites imposée par le gouvernement. C'est que, dit-il, l'espérance de vie s'est allongée depuis 1981 et que « nos enfants pourraient très bien vivre cent quarante ans » : « Les données démographiques bouleversent tout. C'est simple à comprendre. »

En plus il faudrait, selon lui, une retraite par points, avec laquelle « tout devient plus lisible ». Et surtout il faut, affirme-t-il, « un système d'épargne individuelle », une retraite par capitalisation reposant sur des fonds de pension. Il y a trente ans c'était déjà la conclusion de deux jeunes économistes, Denis Kessler (actuellement un des dirigeants du Medef) et Dominique Strauss-Kahn (patron socialiste du Fonds monétaire international), auxquels ce retraité avait demandé une étude sur le financement des retraites.

C'est vrai qu'il n'est pas n'importe qui. Ce retraité s'appelle Claude Bébéar, il a longtemps dirigé le groupe d'assurances Axa, dont il est le président d'honneur, et il a la discrétion de ne pas donner le montant de ses pensions de retraite.