Nouvelle hausse du prix des cigarettes : C'est bon pour la santé... du ministre du Budget10/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2206.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Leur société

Nouvelle hausse du prix des cigarettes : C'est bon pour la santé... du ministre du Budget

Le gouvernement vient de décider d'augmenter le prix du tabac de 6 % en moyenne. Pour un paquet de cigarettes courant, le fumeur devra désormais débourser 5,90 euros, soit 30 centimes de plus. Il y a un an tout juste, une hausse identique avait déjà eu lieu.

Bien évidemment, cette hausse profitera en premier lieu à l'État, qui accapare 80 % du prix de vente, sous forme de taxes. En 2009, il a ainsi encaissé 12,5 milliards d'euros de recettes fiscales grâce à la vente du tabac, et cette augmentation de 6 % va lui rapporter 660 millions supplémentaires.

Les conséquences de cette hausse sur la consommation du tabac et sur la santé publique sont déjà connues : elles seront quasi nulles. Pour preuve, la hausse de l'an dernier n'a pas fait bouger le nombre de cigarettes vendues (seulement - 0,2 % sur un an). Et sur plusieurs années, malgré les hausses successives, malgré l'interdiction de fumer dans les lieux publics, le tabagisme augmente : entre 2005 et 2010, le nombre des fumeurs quotidiens est passé de 26,9 % à 28,7 % de la population totale. D'après le rapport de l'INPES - l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé - l'accroissement important du nombre de chômeurs explique en bonne partie l'augmentation du tabagisme, car près d'un chômeur sur deux est un fumeur, une proportion supérieure à celle de la moyenne de la population.

Tout le monde connaît les effets dévastateurs du tabac sur la santé, son rôle dans les cancers, les maladies cardiaques et bon nombre de maladies graves. Sa nocivité est prouvée. Les cris d'alarme du milieu médical ne peuvent pas être ignorés. Son coût réel, du point de vue social, est incommensurable. Pourtant, pas grand-chose n'est fait au point de vue gouvernemental pour lutter contre ce fléau : ni véritables mesures de prévention, ni aides réelles aux fumeurs qui souhaitent s'arrêter. Il faut croire que cette drogue rapporte trop à l'État et aux industriels du tabac pour qu'ils puissent se passer de ces recettes.

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