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- Lutte ouvrière n°2206
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Hôpital Tenon(AP-HP) : Paris 20e - Contre le manque de personnel, la lutte continue
« Personnel soignant à bout de souffle » : cette affiche collée sur les murs de l'hôpital illustre bien la situation aux Urgences de l'hôpital Tenon. Aujourd'hui, sur une équipe de 37 infirmières, il n'en reste plus que 19, et le week-end des infirmiers ont exercé leur droit de retrait. Les 5 et 6 novembre plusieurs arrêts-maladie étaient comptabilisés parmi le personnel des Urgences.
Il faut dire que, depuis six semaines qu'une partie du personnel est en grève et que le mécontentement contre les mauvaises conditions de travail s'exprime, la direction ne propose que des pis-allers et non des recrutements pérennes : appel à des intérimaires, projet de missions longues d'infirmières issues de la Communauté européenne, prises de contact avec des étudiantes infirmières en fin de formation au Salon infirmier qui vient de se tenir. Pour couronner le tout, un audit a été demandé à l'Anact (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail). L'année dernière, un groupe de travail s'était déjà penché sur la question de l'amélioration des conditions de travail... pour un résultat nul aujourd'hui.
Dans le service de cancérologie, une réunion s'est tenue le 8 novembre avec la direction. Le personnel avait chiffré les besoins nécessaires en personnel, toutes catégories confondues, car les effectifs alloués par la direction restent toujours en deçà des besoins pour travailler correctement.
Cette réunion a également fait apparaître de graves manques de personnel dans le secteur des électro-radiologues médicaux qui prennent en charge les malades dans les traitements par radiothérapie. Les médecins dénoncent l'obligation de baisser l'activité faute de personnel et l'impossibilité de mettre en place de nouveaux protocoles.
En 2007, suite à plusieurs cas de surexposition lors de traitements de radiothérapie à l'hôpital d'Épinal, le ministère avait commandé des rapports. Depuis leur communication, la situation ne s'est pas améliorée : listes d'attente, manque de moyens humains et matériels font le quotidien des patients et du personnel.
En réunion, la direction dit qu'elle veut bien embaucher, mais seulement dans le cadre des économies à réaliser sur l'hôpital, c'est-à-dire le moins possible. Elle promet également une reconnaissance financière à la fin de l'année, sans pouvoir en donner le montant, aux trois services les plus combatifs, c'est-à-dire un os à ronger qui ne changera rien à l'épuisement du personnel, lié au sous-effectif.
Après la réunion, les travailleuses en lutte étaient décidées à continuer le mouvement et constataient que depuis six semaines la direction locale les lanternait. Elles concluaient qu'il faudrait s'adresser plus haut pour se faire entendre.