Éboueurs de la ville de Paris : Ils en ont ras le camion !10/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2206.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans les entreprises

Éboueurs de la ville de Paris : Ils en ont ras le camion !

Les éboueurs et chefs d'équipe de nettoiement de la Ville de Paris, qui bloquaient depuis le 19 octobre l'entrée de l'usine de traitement des déchets d'Ivry-sur-Seine, viennent de reprendre le travail. Pendant trois semaines, les deux grandes cheminées bien visibles depuis le périphérique parisien avaient perdu leur panache de fumée.

Ce mouvement touchait plusieurs centaines de salariés. Il était très suivi et bénéficiait d'un soutien chaleureux. Barbecues, concert, visites quasi permanentes: il y a eu de l'animation devant l'entrée pour soutenir les salariés qui se relayaient jour et nuit au piquet de grève, autour d'un grand feu. Et comme une pancarte invitait les automobilistes à manifester leur soutien en klaxonnant, ça ne manquait pas de bruit !

Gisèle Pernin, conseillère municipale Lutte Ouvrière d'Ivry, et Bernard Benyacar, conseiller municipal lui aussi de Lutte Ouvrière de la ville voisine de Vitry, étaient allés saluer les grévistes, qui leur ont fait part de leurs revendications. Ils exigeaient d'abord, dans le cadre du mouvement social général, le retrait de la loi Woerth sur les retraites. Et ils y avaient ajouté leurs revendications propres : intégration d'une prime de 15 euros dans le salaire de base, et un coup de pouce au dernier échelon, pour permettre aux salariés de partir avec une meilleure pension.

C'est en grande partie ce qu'ils viennent d'obtenir, leur patron de fait, le maire PS de Paris Bertrand Delanoë, ayant fini par céder, après s'être fait tirer l'oreille plusieurs semaines.

Malgré les positions revendiquées par le Parti Socialiste sur les retraites, pour Delanoë c'était une question de principe : pas question de céder à un mouvement revendicatif, même si ça ne devait pas coûter grand-chose à la municipalité.

Mais les grévistes ont fini par le faire plier. Il faut dire qu'ils se disaient prêts à tenir jusqu'à Noël et que le mouvement de blocage commençait à toucher le deuxième des trois centres de traitement de l'Ile de France : celui de Saint-Ouen. Alors, la mairie de Paris a accepté de créer un nouveau grade en fin de carrière et d'augmenter les salaires correspondants de plus de 1 000 euros net annuels.

Méfiants, les salariés ont levé le blocage mais maintenu 55 minutes de grève quotidienne, pour montrer que les négociations qui s'ouvrent sur cette proposition seront surveillées de près par les intéressés et qu'ils n'ont pas désarmé dans leur refus de la loi Woerth.

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