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Leur société
Contrats avec la Chine : Il n'y a que le profit qui compte
À l'occasion de la visite du président chinois Hu Jintao en France, un total de 16 milliards d'euros de contrats auraient été signés entre des patrons français et l'État chinois : 9 milliards d'euros pour Airbus, 2 à 3 milliards d'euros pour Total, 2,5 milliards pour Areva, 750 millions pour Alcatel-Lucent... Il faut savoir qu'au-delà de l'effet d'annonce, rappelle la presse, les contrats signés lors de ce genre de cérémonie sont souvent de simples accords de principe, susceptibles d'être renégociés ou même remis en cause ensuite.
Sarkozy qui, la veille de l'élection présidentielle de 2007, s'était engagé à ne « jamais passer sous silence les atteintes aux droits de l'homme au nom de nos intérêts économiques », s'est bien gardé d'évoquer avec le président chinois le sort de Lu Xiaobo, prix Nobel de la paix 2010 emprisonné en Chine. À ceux qui le lui ont reproché, Nicolas Sarkozy a répondu que l'important, c'était que les contrats signés puissent favoriser la croissance et l'emploi.
Qu'il y ait croissance des dividendes versés aux actionnaires de ces grands groupes, sans aucun doute ; mais croissance de l'emploi, on peut en douter.
En novembre 2007, lors d'une rencontre entre les deux présidents, mais à Pékin cette fois, 20 milliards d'euros de contrats avaient été signés avec des entreprises françaises, dont déjà Airbus et Alcatel-Lucent. Ce qui ne les a pas empêchés de procéder depuis à des suppressions de postes et à des licenciements massifs : plus de 3 100 chez Airbus en 2008, dont les effectifs totaux sont passés de 56 000 personnes en 2006 à 47 600 en 2009, et plus de 12 500, dont 1 500 en France, chez Alcatel-Lucent entre 2007 et 2010, par exemple. Quant à Total, déjà riche à milliards, les contrats qui viennent d'être signés ne l'empêchent pas de maintenir son projet de fermeture de la raffinerie de Dunkerque. L'emploi décidément a bon dos.